Le Liban observait vendredi une journée de deuil au lendemain d'un attentat du groupe Etat islamique (EI) dans un fief du Hezbollah. Cette attaque, qui a fait 43 morts, est l'une des plus meurtrières depuis la fin de la guerre civile.
Selon un nouveau bilan encore provisoire de la Croix-Rouge libanaise, l'attaque de jeudi a également fait 239 blessés dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj al-Barajné, dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du puissant mouvement armé du Hezbollah. Plusieurs des blessés sont dans un état critique, a-t-elle précisé.
Cette attaque est la plus meurtrière commise par l'EI au Liban.
Vendredi, les familles se préparaient à enterrer leurs morts. Le pays observait une journée de deuil national avec notamment la fermeture des écoles publiques et privées.
Le Hezbollah chiite combat au côté du régime de Bachar al-Assad les rebelles et les djihadistes, dont le groupe extrémiste sunnite EI en Syrie voisine.
Selon l'armée libanaise, deux kamikazes ont successivement fait détoner leurs ceintures explosives. Un troisième "terroriste", qui n'a pu faire exploser sa ceinture, a été retrouvé mort.
Mais l'EI, tout en parlant de deux attaques, a fait état d'un seul kamikaze dans un communiqué. "Des soldats du califat ont réussi à faire exploser une motocyclette piégée contre un rassemblement de 'rafida'", terme péjoratif désignant les chiites, puis "un de nos combattants a fait détoner sa ceinture explosive au milieu du groupe".
Il s'agit du premier attentat contre un fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth depuis juin 2014, lorsqu'un agent de sécurité avait été tué en empêchant une attaque.
L'EI avait pour la première fois revendiqué en janvier 2014 un attentat contre un fief du Hezbollah au Liban qui avait fait quatre morts. Mais l'attaque de jeudi est la plus sanglante contre un fief du mouvement chiite depuis son implication début 2013 dans le conflit syrien.
Les chaînes de télévision locales consacraient leurs éditions à ces attaques commises dans une zone résidentielle et commerçante de la capitale libanaise et revendiquées par l'Etat islamique.
"Inacceptable", clame en une le quotidien L'Orient Le Jour. Le journal Al Diyyar publie pour sa part des photos des corps démembrés des kamikazes. Al Akhbar, titre proche du Hezbollah, affirme qu'il n'est "pas question de battre en retraite" après que l'organisation chiite a promis "une longue guerre" à ses ennemis.
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