Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, effectuera dimanche une visite officielle à Bagdad et à Doha, a indiqué samedi son porte-parole Saïd Khatibzadeh, moins d'une semaine après l'annonce d'une rencontre entre des responsables iraniens et saoudiens en Irak.
M. Zarif se rendra "dimanche (25 avril) au Qatar et en Irak, à la tête d'une délégation" a déclaré dans un communiqué M. Khatibzadeh, ajoutant que cette visite aurait lieu "dans le cadre des pourparlers régionaux et trans-régionaux", sans donner plus de précisions sur le sujet des discussions. M. Zarif "rencontrera des hauts responsables" dans les deux pays, poursuit le communiqué.
Grands rivaux régionaux, l'Iran et l'Arabie Saoudite avaient rompu leurs relations diplomatiques depuis plus de cinq ans, creusant une ligne de fracture dans le paysage moyen-oriental.
Riyad, allié des Etats-Unis, et Téhéran, ennemi de Washington, soutiennent des camps opposés dans les principaux conflits de la région, notamment au Yémen, en Syrie et en Irak. Ils s'opposent aussi au Liban et à Bahreïn. Pour sa part, Doha entretient des relations cordiales avec la République islamique, tout en étant un proche allié de Washington.
Coincé entre l'Iran chiite à l'est et l'Arabie saoudite sunnite au sud, l'Irak cherche lui à se rendre indispensable comme médiateur régional, pour éviter d'être réduit à un terrain de jeu entre ces puissances.
Ces déplacements de M. Zarif interviennent alors que des discussions ont lieu à Vienne, afin de tenter de remettre sur les rails l'accord international sur le nucléaire iranien, à la faveur du changement de président américain en janvier.
Des discussions irano-saoudiennes sont restées secrètes jusqu'à ce que le quotidien britannique Financial Times en fasse état la semaine dernière. Si Riyad a démenti leur tenue via sa presse étatique, Téhéran ne s'est pas prononcé, réaffirmant avoir "toujours accueilli favorablement" le principe d'un dialogue avec l'Arabie saoudite.