Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a souligné dans un communiqué dimanche que l'éventuelle fermeture de l'agence juive à Moscou serait un "évènement grave" qui pourrait affecter les relations entre les deux pays.
La volonté de Moscou de fermer l'agence para-gouvernementale chargée de l'immigration juive en Israël, en arguant d'infractions à la loi a été fortement dénoncée en Israël qui y voit une mesure punitive en réaction aux positions du nouveau gouvernement de l'Etat hébreu contre l'offensive russe en Ukraine.
Les officiels russes justifient leur décision de fermer l'agence juive par "le respect de la loi russe". Promettant d'"agir par la voie diplomatique" pour permettre à l'organisation de continuer son travail, M. Lapid a annoncé dimanche l'envoi d'une délégation israélienne "dès que l'approbation de la Russie pour les pourparlers sera reçue". Celle-ci mettra "tout en oeuvre" pour faire avancer le dialogue sur le sujet, a précisé M. Lapid, ajoutant que "les relations avec la Russie étaient importantes pour Israël".
Créée en 1929, l'Agence juive s'occupe notamment d'organiser l'émigration vers Israël de personnes d'origine juive. Après l'invasion russe en Ukraine en février, Israël a d'abord adopté une position prudente, le Premier ministre alors en poste, Naftali Bennett, faisant valoir des liens privilégiés avec les deux pays. Yaïr Lapid, alors chef de la diplomatie, avait lui vivement condamné "une grave violation de l'ordre international".
"Il est clair pour toutes les personnes impliquées dans les relations israélo-russes que la décision (concernant l'Agence juive) est politique, du fait de la position d'Israël et de Lapid sur la guerre en Ukraine", selon le quotidien Yediot Aharonoth. Yaïr Lapid a depuis sa prise de fonction renouvelé sa critique envers la Russie tout en restant prudent afin de préserver les liens avec Moscou, considérés comme cruciaux pour préserver la capacité d'Israël à mener des frappes aériennes en Syrie, où Moscou est présent en soutien au régime. Israël y cible notamment des groupes proches de l'Iran, son ennemi numéro un.