La Jordanie est confrontée à des "attaques régulières" à ses frontières de "milices liées à l'Iran", a déclaré le roi Abdallah II dénonçant également les trafics de drogues et d'armes visant la Jordanie et d'autres pays arabes.
Dans un entretien au quotidien officiel Al Ra'i publié dimanche, Abdallah II a également accusé l'Iran "d'ingérence dans des pays arabes" et souligné que le Jordanie "faisait face à des attaques régulières sur ses frontières de la part de milices liées à l'Iran".
"Un changement de comportement de l'Iran (...) serait bon pour tout le monde", a-t-il dit. "La Jordanie, comme le reste des pays arabes, cherche à avoir de bonnes relations avec l'Iran dans le respect mutuel, le bon voisinage, le respect de la souveraineté des Etats et la non ingérence dans leurs affaires", a encore dit le souverain hachémite, prônant "le dialogue pour régler les différends".
Evoquant "les trafics de drogues et d'armes visant la Jordanie tout comme ses frères (pays arabes, ndlr), et qui arrivent en Europe", Abdallah II a indiqué que la Jordanie se coordonnait avec ces pays "pour y faire face et protéger ses frontières. Mais les défis demeurent et nous continuerons à faire le nécessaire pour les relever et protéger notre sécurité et nos intérêts", a-t-il souligné.
L'armée jordanienne mène régulièrement des opérations contre des trafiquants de drogue à la frontière syrienne où la lutte contre ce fléau s'est intensifiée ces derniers mois. Le 27 janvier, elle a annoncé avoir tué 27 trafiquants de drogue qui tentaient d'introduire avec le soutien de "groupes armés" de grandes quantités de stupéfiants depuis la Syrie. Dix jours plus tôt, un officier jordanien avait été tué et trois gardes-frontières avaient été blessés lors d'un affrontement avec des trafiquants de drogue à la frontière syrienne, selon l'armée jordanienne. Un garde-frontières avait succombé quelques jours plus tard.
Selon des organisations surveillant le trafic de drogue, l'essentiel de la production de captagon, stimulant de type amphétamine presque exclusivement fabriqué et consommé au Moyen-Orient, provient des régions en Syrie contrôlées par le gouvernement. D'après Amman, 85% des drogues saisies sont destinées à la contrebande hors de Jordanie. La Jordanie, qui accueille environ 1,6 million de réfugiés syriens depuis le déclenchement en 2011 du conflit en Syrie, a durci ces dernières années les procédures à sa frontière avec la Syrie.
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