Les ambassades continuent de suspendre leurs activités à Sanaa, en raison du chaos régnant dans la capitale yéménite. Derniers pays en date: l'Espagne et les Emirats arabes unis ont évacué leurs diplomates. L'annonce a été faite samedi par les ministères des Affaires étrangères des deux pays.
L'Espagne a annoncé "qu'au vu de la situation actuelle d'insécurité et d'instabilité à Sanaa, le ministère des Affaires étrangères a décidé de suspendre temporairement les activités de l'ambassade espagnole dans la république du Yémen", selon un communiqué.
"L'Espagne est confiante dans le fait que les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision seront bientôt résolues, et que l'ambassade pourra bientôt reprendre ses activités normales", poursuit le texte.
"Le gouvernement réaffirme son soutien au processus de transition démocratique au Yémen", affirme la diplomatie espagnole, ajoutant que l'ambassade avait contacté tous les membres de la "petite communauté espagnole au Yémen", et leur avait conseillé de quitter "temporairement" le pays.
"Les Emirats ont suspendu les activités de leur ambassade à Sanaa et rapatrié tous leurs diplomates", a communiqué de son côté le ministère des Emirats arabes unis, cité par l'agence officielle Wam. Ce pays justifie cette décision par "la détérioration de la situation politique et sécuritaire" à Sanaa. Les Emirats sont le second pays arabe à prendre pareille mesure après l'Arabie saoudite.
L'Allemagne et l'Italie ont annoncé la veille la fermeture temporaire de leur ambassade, suivant les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni qui avaient pris la même décision plus tôt dans la semaine.
"Nous assistons à l'effondrement du Yémen", a averti jeudi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en lançant devant le Conseil de sécurité à New York un appel à agir pour éviter que la situation dans le pays ne s'aggrave.
Le Yémen est plongé dans le chaos depuis la montée en puissance des houthis, une milice chiite qui est entrée en septembre dernier à Sanaa et s'est emparée fin janvier des bâtiments officiels. Les houthis ont poussé à la démission les chefs de l'Etat et du gouvernement, assignés à résidence. La milice a ensuite annoncé le 6 février dernier la mise en place de nouvelles instances dirigeantes.
Alors que la communauté internationale déserte le Yémen, les affrontements entre houthis et membres de tribus sunnites liées à Al-Qaïda ont fait 26 morts ces dernières heures, selon des responsables locaux.
D'intenses combats, qui ont fait 16 tués parmi les houthis et dix parmi les sunnites, se poursuivaient d'ailleurs samedi dans la province montagneuse d'Al Baïda dans le sud du pays.
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