Le Liban a autorisé exceptionnellement mardi l'entrée d'une vingtaine de chrétiens assyriens, dont des enfants, qui ont fui leur Syrie natale à cause des jihadistes de l'Etat islamique (EI), selon un prêtre.
Ces assyriens avaient quitté la semaine dernière leur région de Khabour dans la province de Hassaké (nord-est) devant l'avancée du groupe EI et étaient arrivés lundi soir au poste-frontière libanais de Masna, a expliqué le prêtre Sargoun Zoumaya.
Ils ont obtenu un visa d'une semaine car il s'agit d'un cas humanitaire, a-t-il ajouté alors que le Liban a fermé depuis janvier ses portes à l'afflux de réfugiés syriens, qui sont aujourd'hui plus d'un million.
Ils ont passé toute la nuit à la frontière en raison des mesures libanaises très strictes et j'ai dû passer plusieurs coups de fil pour qu'ils soient autorisés à entrer, a dit le prêtre.
Les réfugiés ont été emmenés à l'Eglise assyrienne Saint-Georges dans l'est de Beyrouth. Ils sont tous en bonne santé et ont été logés dans les maisons proches, a-t-il ajouté.
Samedi, le ministre libanais de l'Intérieur Nouhad Machnouk a annoncé avoir donné des directives pour faciliter l'entrée des Assyriens pour des raisons humanitaires.
En Syrie voisine ravagée par la guerre, quatre nouveaux assyriens, dont une mère et sa fille, ont été libérés mardi contre rançon par l'EI qui avait enlevé le 23 février 220 chrétiens de cette minorité à Hassaké, a indiqué à l'AFP Oussama Edward, directeur du Réseau assyrien des droits de l'Homme, basé en Suède.
Au total, 23 des 220 assyriens kidnappés ont été libérés contre rançon depuis dimanche, a-t-il précisé.
Les rançons ont été payées, a dit M. Edward sans révéler le montant. Les négociations continuent pour la libération des autres. Pour le moment cela se passe de manière positive.
Un tribunal religieux de l'EI avait décidé samedi des libérations en échange d'une somme d'argent pour chaque famille considérée par le groupe jihadiste comme une jizya (impôt) que selon lui les non musulmans doivent payer.
Après ce rapt, environ 5.000 assyriens de la région ont pris la fuite.
Par ailleurs, un militant assyrien hostile au régime a été libéré lundi et est arrivé mardi à Qamishli, une région à majorité kurde dans le nord-est syrien, a affirmé mardi l'Organisation démocratique assyrienne (ODA) dont le chef est en prison.
Samir Ibrahim, un médecin de 59 ans, avait été arrêté le 25 juillet 2014 en se rendant à Beyrouth. Il était resté en prison à Damas sans qu'aucune charge ne soit portée contre lui.
Quelque 30.000 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, vivaient en Syrie avant le début du conflit le 15 mars 2011, la majorité à Hassaké.
Commentaires
Loading comments ...