Trêve fragile avec le Qatar

30/08/2014
Trêve fragile avec le Qatar

Doha finance les islamistes en Syrie, en Irak et à Gaza

Les monarchies du Golfe sont convenues samedi de régler le différend qui les opposait au Qatar, accusé de déstabiliser la région en raison notamment de son soutien à la mouvance islamiste, a indiqué le chef de la diplomatie koweïtienne Sabah Khaled Al-Sabah.

Nous sommes convenus des bases et des normes pour surmonter au plus tôt le contentieux avec le Qatar, a déclaré cheikh Sabah au terme d'une réunion à Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite) des ministres des Affaires étrangères des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Mais il n'a pas avancé de date précise pour le retour des ambassadeurs d'Arabie saoudite, de Bahreïn et des Emirats arabes unis à Doha, d'où ils avaient été rappelés en mars, une mesure qui avait ouvert une crise sans précédent au sein du CCG depuis sa création en 1981.

Lors d'une conférence de presse, le ministre koweïtien a expliqué que la volonté d'apaisement, exprimée samedi à Jeddah, survenait dans le contexte de la menace jihadiste qui pèse sur la région après les avancées de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

Dans ces circonstances, tout le monde réalise les dangers qui guettent la région. En conséquence, nous devons agir rapidement pour éliminer tous les obstacles qui entravent l'action commune au sein du CCG, a ajouté cheikh Sabah, dont le pays avait offert ses bons offices dans la crise avec le Qatar.

Il a toutefois tempéré l'annonce d'un règlement formel de la crise, faite peu auparavant par son homologue omanais.

Ces développements, perçus comme positifs par des analystes, interviennent après une visite cette semaine d'une délégation saoudienne de haut rang, conduite par le ministre des Affaires étrangères Saoud Al-Fayçal, au Qatar.

Selon les autorités saoudiennes, les entretiens ont porté sur les relations fraternelles entre les deux pays.

Le CCG regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Qatar et Oman.

Le 5 mars, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha --une démarche sans précédent-- accusant le Qatar de s'ingérer dans leurs affaires et de déstabiliser la région.

Le Qatar était accusé par ses voisins de soutenir les islamistes proches des Frères musulmans dans les autres pays du Golfe, dont des dizaines ont été condamnés à la prison aux Emirats arabes unis, et de servir de refuge à des islamistes d'autres pays arabes.

Doha est également considéré comme l'un des principaux bailleurs de fonds des Frères musulmans en Egypte et des groupes proches de cette confrérie dans les pays du Printemps arabe, alors que l'Arabie saoudite et le reste des monarchies du Golfe soutiennent les militaires égyptiens.

De son côté, l’Arabie Saoudite est suspectée d’apporter un soutien aux organisations salafistes.

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