Les combattants de l'opposition syrienne, des jihadistes comme des rebelles soutenus par l'Occident, ont frappé aveuglément des civils en violation du droit de la guerre, selon Human Rights Watch (HRW).
Dans un rapport publié lundi, l'ONG basée à New York détaille ses enquêtes sur des dizaines d'attaques rebelles menées contre des zones contrôlées par le régime de Bachar al-Assad.
Nous assistons à une véritable course à l'abîme avec des rebelles qui s'alignent sur la cruauté des forces gouvernementales, dénonce Nadim Houry, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à HRW. Les civils paient le prix fort que ce soit dans les zones contrôlées par le gouvernement ou celles aux mains des rebelles, sans réaction internationale appropriée.
Le conflit syrien, qui est entré dans sa cinquième année, a fait plus de 215.000 morts et entraîné le déplacement d'environ 11,5 millions de personnes.
HRW a notamment enquêté sur des attentats à la voiture piégée dans les provinces de Damas et Homs, ayant frappé des zones où les cibles militaires gouvernementales étaient absentes ainsi que des lieux présentant une concentration de minorités religieuses.
De nombreuses attaques semblent avoir pour objectif de répandre la terreur parmi les civils, souligne le rapport. L'une d'elles, particulièrement odieuse, a été commise le 1er octobre à l'extérieur d'une école du centre de la ville de Homs (centre-ouest), tuant 45 enfants.
Parmi les groupes responsables de ces attaques aveugles figurent l'organisation Etat islamique (EI) et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) soutenus par l'Occident, selon le rapport.
Au moins dix attaques ont été revendiquées par les jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, mais les rebelles de l'ASL ont également assumé la responsabilité d'explosions frappant des zones civiles à Damas, indique HRW.
Les groupes de l'opposition affirment que frapper les zones contrôlées par le gouvernement est légitime, mais de tels arguments n'ont aucune validité en termes de droit de la guerre, ajoute l'ONG. Tous les protagonistes du conflit doivent mettre fin aux attaques délibérées, aveugles et disproportionnées contre les civils.
Le gouvernement syrien a également été accusé d'atrocités, incluant des bombardements aveugles, des actes de torture et l'utilisation d'armes chimiques.
Dans son rapport, HRW a réitéré ses appels au Conseil de sécurité de l'ONU de saisir la Cour pénale internationale au sujet de la situation syrienne et d'imposer un embargo sur les armes s'appliquant à toutes les forces sur lesquelles pèsent des soupçons crédibles d'implication dans des violations généralisées ou systématiques des droits humains.
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