Syrie : rencontre Lavrov-Kerry à Genève

Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, tiendront des pourparlers sur la Syrie jeudi et vendredi à Genève, a annoncé mercredi le ministère russe des Affaires étrangères, un voyage toutefois non confirmé par Washington. 

Les deux hommes ont travaillé mercredi lors d'une conversation téléphonique sur les détails de l'accord sur une coopération russo-américaine dans la lutte contre les groupes terroristes en Syrie, l'extension de l'aide humanitaire et le lancement du processus politique, selon un communiqué de la diplomatie russe.

Il a été convenu de poursuivre les discussions lors d'une rencontre entre MM. Lavrov et Kerry à Genève les 8-9 septembre, ajoute le communiqué.

A Washington, le département d'Etat a bien confirmé la conversation téléphonique mais n'a rien dit sur cette possible nouvelle entrevue Kerry-Lavrov dans la ville suisse.

M'exprimant au nom du secrétaire d'Etat Kerry, nous n'avons à ce stade aucun voyage à annoncer, a botté en touche son porte-parole Mark Toner lors de son point presse quotidien.

Les deux ministres s'étaient séparés lundi au sommet du G20 en Chine, après deux sessions d'entretiens précédées de tractations marathon à Genève le 26 août. Mais sans être parvenus à annoncer un règlement sur la Syrie.

On ne compte plus ces dernières années les rencontres aux quatre coins du monde entre les deux chefs de diplomatie qui entretiennent un canal de communication privilégié entre deux puissances aux relations glaciales depuis 2012.

Lundi, au G20, le président Vladimir Poutine avait vanté un certain rapprochement des positions entre Moscou et Washington sur la Syrie, après un entretien informel avec Barack Obama. Le président américain avait alors prudemment évoqué un échange productif sur la Syrie.

M. Poutine avait alors estimé qu'un accord de coopération avec Washington pourrait être conclu dans les prochains jours, jugeant son homologue américain absolument sincère dans sa volonté de mettre fin au conflit en Syrie.

Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les jihadistes en Syrie, sont notamment en désaccord sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, le premier étant fermement opposé à son départ réclamé par le second.

Par ailleurs, lors sa conversation au téléphone avec M. Kerry, M. Lavrov a protesté sur les nouvelles sanctions américaines contre Moscou en lien avec la crise ukrainienne.

Il a été souligné qu'une coopération normale, y compris sur le règlement de conflits régionaux, comme le demande constamment l'administration Obama, est impossible sans qu'on respecte le minimum de convenances, a affirmé la diplomatie russe.