Les organisations palestiniennes ont accepté jeudi pour la première fois de coordonner des opérations militaires avec l'armée syrienne pour repousser le groupe État islamique (EI) du camp de Yarmouk, dans le sud de Damas, a indiqué l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
L'effort palestinien sera complémentaire du rôle de l'Etat syrien pour nettoyer le camp de Yarmouk des terroristes, a affirmé à Damas le dirigeant de l'OLP Ahmad Majdalani.
Cette déclaration intervient au lendemain d'une réunion de M. Majdalani avec toutes les organisations palestiniennes à l'exception d'Aknaf Beit al-Maqdess, proche du Hamas et hostile au régime. Il n'a pas été possible de joindre ce mouvement pour connaître sa position.
Lors de la réunion palestinienne, nous nous sommes mis d'accord sur la création d'une chambre d'opérations commune composée de forces syriennes, des mouvements palestiniens qui le souhaitent et qui ont une forte présence à l'intérieur du camp de Yarmouk ou dans son périmètre pour mener cette opération militaire, a déclaré M. Majdalani, l'émissaire du président palestinien Mahmoud Abbas venu spécialement de Ramallah, en Cisjordanie, pour régler cette question.
Interrogé sur le mouvement Hamas, le représentant de l'OLP à Damas, Anouar Abdel Hadi, a répondu: 90 hommes armés d'Aknaf Beit al-Maqdess sont en train de se coordonner avec la chambre d'opérations et combattent au côté du régime.
M. Majdalani a précisé que l'action militaire contre l'EI serait basée sur les conditions suivantes: prendre en compte la vie des citoyens dans le camp de Yarmouk, et éviter qu'il y ait des destructions massives. L'opération doit être effectuée d'une manière progressive, a-t-il ajouté.
Les jihadistes de l'EI ont pris d'assaut le 1er avril le camp de réfugiés de Yarmouk, situé à sept kilomètres du centre de Damas, où des milliers de civils sont pris au piège des combats.
Depuis fin 2012, ce camp, en réalité un grand quartier du sud de Damas, était un champ de bataille entre forces du régime de Bachar al-Assad et rebelles syriens, appuyés chacun par des groupes palestiniens.
Mais depuis l'assaut de l'EI, la majorité des factions palestiniennes combattent ce groupe, tandis que l'armée de l'air du régime bombarde ses positions.
Selon M. Majdalani, 17.500 personnes -- dont quelque 12.000 Palestiniens et quelque 5.000 Syriens venus des quartiers environnants - vivaient à Yarmouk avant l'attaque des jihadistes. Jusqu'à présent, 2.000 Palestiniens ont été évacués du camp.
L'émissaire de M. Abbas a indiqué qu'il s'était mis d'accord avec le gouvernement syrien pour poursuivre (l'entrée) des aides humanitaires dans le camp (...) et faciliter la sortie de ceux qui le souhaitent.
Notre objectif (..) est de libérer le camp (de l'EI) que ses habitants rentrent chez eux, a assuré M. Majdalani.
Dans un communiqué publié jeudi, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a demandé un accès immédiat au camp (...) pour fournir une assistance humanitaire, jugeant alarmante la situation de milliers de civils dont la vie est gravement menacée par les affrontements.
L'aide extérieure n'y est plus acheminée depuis longtemps, et les besoins humanitaires augmentent de jour en jour, a ajouté cette organisation qui demande instamment à toutes les parties au conflit de respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire.
Le CICR insiste sur l'obligation de veiller en tout temps à épargner la vie des civils dans le camp, de permettre aux blessés de recevoir des soins médicaux et de ne pas prendre les structures médicales pour cibles.
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