Une section des remparts de la citadelle d'Alep s'est effondrée après l'explosion d'un tunnel dans la vieille ville syrienne classée au patrimoine mondial de l'humanité, rapportent dimanche les médias officiels et une ONG.
D'après l'agence officielle Sana, des groupes terroristes ont fait exploser dans la nuit un tunnel dans la vieille ville d'Alep, provoquant l'effondrement d'une partie de la muraille de la citadelle, qui date du 13e siècle.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie, le tunnel a bien été creusé par les rebelles mais c'est le régime qui l'a fait exploser en vue d'empêcher les insurgés de parvenir à une position de l'armée.
Une partie de la muraille principale de la citadelle s'est effondrée, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, précisant que de violents combats ont éclaté par la suite entre les forces du régime et des groupes rebelles dans cette zone.
Depuis 2012, le centre historique d'Alep, comme l'ensemble de la deuxième ville de Syrie, est divisé entre rebelles et loyalistes.
Les forces du régime sont positionnées dans une partie du centre historique et à l'intérieur de la citadelle, stratégique car elle domine le reste de la ville.
Depuis l'année dernière, les rebelles ont fait exploser à plusieurs reprises des tunnels afin d'aboutir à des positions de l'armée dans la vieille ville, pulvérisant notamment le célèbre hôtel Carlton le 8 mai 2014.
Ces tunnels servent également aux rebelles à se déplacer en évitant l'aviation du régime de Bachar al-Assad.
En 2013, l'Unesco a classé l'ensemble de la vieille ville d'Alep --qui comprend des souks, hammams, caravansérails et madrassas du 17e siècle-- sur la liste des sites historiques en danger, après la destruction du minaret de la Mosquée des Omeyyades et d'échoppes dans le souk historique à la suite de combats.
Le vieil Alep est l'un des sites syriens classés au patrimoine mondial, aux côtés notamment de la cité antique de Palmyre (centre), aux mains du groupe extrémiste Etat islamique (EI) depuis le 21 mai, du Krak des Chevaliers (centre), qui a subi des dommages à la suite d'affrontements, ou encore de la cité antique de Bosra (sud), prise par des rebelles le 25 mars.
Plus de 300 sites historiques syriens ont été endommagés, détruits ou pillés au cours du conflit débuté il y a quatre ans, selon l'ONU.
La guerre en Syrie, qui a commencé par des manifestations pacifiques ayant dégénéré après avoir été réprimées dans le sang, a fait plus de 230.000 morts et jeté hors de chez elle la moitié de la population du pays.
Régime, rebelles, Kurdes et jihadistes s'affrontent sur un territoire de plus en plus morcelé.
Dans la province septentrionale d'Alep, le bilan des morts à la suite du bombardement par l'armée samedi de la ville d'Al-Bab, contrôlé par l'EI, est passé de 28 à 34, dont trois enfants. L'OSDH a confirmé qu'il s'agissait de victimes civiles.
Toujours dans le nord de la Syrie, 11 membres de l'EI ont été tués par les frappes de la coalition antijihadistes menée par Washington sur une position du groupe ultraradical dans la ville de Raqa, sa capitale en Syrie.
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