Les chefs de la diplomatie américaine et française, John Kerry et Jean-Marc Ayrault, ont dénoncé côte à côte vendredi des crimes de guerre perpétrés à Alep, en Syrie, et ont prévenu que la Russie ferait face à un moment de vérité devant l'ONU samedi.
M. Ayrault a été reçu au département d'Etat par M. Kerry, après une étape jeudi à Moscou, pour discuter d'un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, sur lequel la Russie s'est déclarée prête à travailler en posant toutefois des conditions. Ce texte, préparé par Paris et qui pourrait être soumis au vote samedi, prévoit un cessez-le-feu à Alep pour permettre un accès humanitaire à la population assiégée.
La nuit dernière, le régime a encore attaqué un hôpital et 20 personnes ont été tuées et 100 blessées. La Russie et le régime doivent au monde plus qu'une explication sur les raisons pour lesquelles ils ne cessent de frapper des hôpitaux, des infrastructures médicales, des enfants et des femmes, a tonné M. Kerry, en demandant devant la presse, une enquête adéquate (pour) crimes de guerre.
Ceux qui commettent ces (actes) devront être tenus pour responsables de leurs actions. Cela va bien au-delà de l'accident. C'est une stratégie ciblée pour terroriser les civils et quiconque se dresse sur le chemin de leurs objectifs militaires, a protesté le chef de la diplomatie américaine qui a haussé le ton ces derniers jours, depuis la rupture officielle du dialogue américano-russe sur la Syrie.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se penche vendredi sur la situation humanitaire catastrophique dans les quartiers rebelles et assiégés d'Alep, où les forces pro-gouvernementales syriennes progressent toujours lentement.
La Russie, qui soutient militairement l'offensive du régime contre les insurgés dans cette ville martyre et divisée du nord de la Syrie, a demandé une réunion d'urgence pour entendre un compte-rendu de l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui s'en était pris jeudi à Moscou et s'était alarmé d'une possible destruction totale des quartiers rebelles d'ici janvier.
Et le vote programmé samedi au Conseil de sécurité du projet de résolution préparé par Paris sera un moment de vérité, un moment de vérité pour tous les membres du Conseil de sécurité, a martelé M. Ayrault.
Voulez-vous, oui ou non un cessez-le-feu à Alep ? Et la question se pose en particulier à nos partenaires russes, a souligné le ministre français, aux côtés de John Kerry.
Ce papier que nous proposons c'est bien sûr à discuter mais il a deux lignes de force. La première c'est le cessez-le-feu et l'arrêt de bombardements et de survols aériens sur Alep (...) La deuxième c'est l'accès de l'aide humanitaire. Nous ne nous résignons pas (...) à ce qu'Alep soit rasé, a plaidé le chef de la diplomatie française.
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