Syrie : Assad rejette les accusations

13/04/2017
Syrie : Assad rejette les accusations

Bachar al-Assad

Le président syrien Bachar al-Assad a mis en cause les pays occidentaux pour avoir monté l'attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun, à l'origine de fortes tensions entre Washington et Moscou dont les relations sont "au plus bas".

Dans un entretien exclusif accordé mercredi à l'AFP à Damas, M. Assad a affirmé que son armée n'était pas responsable de l'attaque présumée qui a provoqué selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) la mort de 87 civils dans cette ville rebelle du nord-ouest syrien le 4 avril.

"Il s'agit pour nous d?une fabrication à 100%", a déclaré le chef de l?Etat syrien qui s'exprimait pour la première fois depuis cette attaque qui a provoqué un vif choc dans le monde.

"Notre impression est que l'Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l'attaque" menée le 7 avril par les Etats-Unis contre une base aérienne du régime syrien, a-t-il ajouté.

L'attaque chimique présumée a provoqué une brusque montée des tensions autour du conflit en Syrie. Dénonçant une attaque "très barbare", le président américain Donald Trump a ordonné le bombardement de la grande base d'Al-Chaayrate, la première frappe américaine contre le régime depuis le début du conflit en 2011.

"Notre puissance de feu, notre capacité à attaquer les terroristes n'a pas été affectée par cette frappe", a affirmé M. Assad.

Pour l'administration américaine, il n'y a "pas de doute" que le régime de Damas est responsable de l'attaque chimique présumée. Et M. Trump a jugé "possible" que la Russie, principal allié de Damas, ait été au courant de cette attaque.

Le président syrien a assuré que son régime ne possédait plus d'armes chimiques depuis leur destruction en 2013. "Il y a plusieurs années, en 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal (...) Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées".

Le regain de tension entre Américains et Russes a été palpable durant la première visite du secrétaire d'Etat Rex Tillerson à Moscou où il a rencontré mercredi le président Vladimir Poutine après le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

M. Tillerson, ex-PDG d'ExxonMobil ayant été décoré par Vladimir Poutine en 2013, a déploré le "faible niveau de confiance entre (nos) deux pays".

"A l'heure actuelle, nous ne nous entendons pas du tout avec la Russie", a reconnu Donald Trump à Washington, en évoquant une "relation peut-être au plus bas (niveau) de tous les temps". Mais jeudi, il s'est dit convaincu que les choses "vont s'arranger" avec la Russie.

M. Poutine a, lui, estimé que les relations bilatérales s'étaient détériorées depuis l'arrivée à la Maison Blanche de M. Trump qui avait pourtant prôné au début de sa présidence un rapprochement avec Moscou.

Dans une autre illustration des divisions internationales sur la Syrie, la Russie a opposé mercredi à New York son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni et réclamant une enquête sur l'attaque de Khan Cheikhoun.

C'est la 8e fois depuis le début de la guerre que Moscou bloque toute action de l'ONU contre son allié syrien.

Washington, Londres et Paris ont protesté avec force. "Le jour du Jugement dernier pour Assad", a tweeté l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley.

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