Les Syriens sont "unis" face à l'offensive de la Turquie, a estimé jeudi le gouvernement de Damas dans sa première réaction depuis le déploiement de son armée dans le nord-est du pays à l'appel des forces kurdes visées par l'opération.
"Le gouvernement syrien réaffirme son rejet total et sa condamnation ferme de l'agression flagrante de la Turquie", a dit le ministère des Affaires étrangères, en parlant de l'offensive lancée le 9 octobre par Ankara contre une milice kurde. Dans un communiqué reproduit par l'agence de presse officielle Sana, il fait état "plus que jamais" de "la cohésion et l'unité de tous les Syriens, sous le drapeau national de la Syrie".
Damas accuse en outre Ankara de causer "la mort et la destruction" dans le nord-est du pays avec une offensive ayant dévoilé les "ambitions expansionnistes" de la Turquie, selon la même source.
Avec l'aide de supplétifs syriens, la Turquie a lancé son offensive dans les zones frontalières sous contrôle kurde après le retrait des forces américaines. Des dizaines de civils -surtout côté kurde- ont été tués depuis le début de l'offensive, que le président turc Recep Tayyip Erdogan refuse de stopper en dépit de pressions internationales accrues. L'offensive a aussi provoqué le déplacement de 300.000 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
A la faveur d'un accord avec les forces kurdes, le régime de Damas est revenu lundi dans des régions du nord-est de la Syrie qui lui échappaient depuis des années. Et Moscou, allié du régime, a commencé à remplir le vide laissé par le retrait des forces américaines, se déployant notamment dans les secteurs de Manbij et Kobané.
Longtemps marginalisés et victimes de discriminations par le pouvoir central de Damas, les Kurdes ont instauré une autonomie de facto sur de vastes régions du nord et du nord-est, à la faveur du conflit déclenché en 2011.
Damas refuse cette autonomie et, par le passé, le régime est même allé jusqu'à qualifier de "traîtres" les combattants de la minorité pour leur alliance avec Washington, qui a soutenu les forces kurdes dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
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