Les manifestations pacifiques qui s'étaient tenues place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, se sont transformées vendredi soir en scènes d'émeute et de vandalisme, à l'heure où des milliers de Libanais sont dans les rues du pays depuis jeudi soir pour protester contre la classe politique et la crise économique. Lors de ces échauffourées, les Forces de sécurité intérieure et l'armée ont arrêté plusieurs dizaines de manifestants.
Cette escalade de violences entre les contestataires et les forces de l'ordre est intervenue après le discours de Saad Hariri, dans lequel le Premier ministre libanais a annoncé qu'il donnait à ses partenaires au sein du gouvernement un délai de trois jours pour s'engager dans la voie des réformes, avant de prendre une décision au sujet d'une éventuelle démission.
En fin de soirée, des manifestants ont mis le feu à plusieurs enseignes des rues partant de la place Riad el-Solh et en ont pillé d'autres, notamment un magasin de téléphonie mobile Alfa, selon l'Agence nationale de l'Information (Ani, officielle).
Ils ont par ailleurs détruit les vitrines de plusieurs banques dans les rues du centre-ville. Après avoir éloigné les quelques manifestants leur lançant des bâtons, des pierres et des pétards, à coups de gaz lacrymogène dans une des rues partant de la place Riad el-Solh, les agents des Forces de sécurité intérieure les ont pourchassés dans les souks de Beyrouth, selon des images de la chaîne de télévision locale LBC, tandis que des véhicules blindés évacuaient les derniers manifestants du centre-ville, notamment sur l'avenue Béchara el-Khoury. Soixante-dix d'entre eux ont été arrêtés pour "des actes de vandalisme, des vols dans les magasins du centre-ville et pour avoir allumé des feux", selon des informations des FSI, publiées sur leur page Facebook.
Peu après 23h, les rues de Beyrouth, évacuées, avaient retrouvé le calme, selon l'Ani et les principaux axes routiers étaient à nouveau ouverts à la circulation.
Après le discours de M. Hariri, des tentatives d'entrer dans le Grand Sérail, résidence de la présidence du gouvernement, avaient été repoussées par les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Des bousculades et échauffourées avaient également été enregistrées, provoquant plusieurs cas d'évanouissement.
D'autres manifestants avaient encerclé un véhicule de la Défense civile venu sur place pour apporter des secours. Selon la chaîne LBCI, plusieurs personnes ont été blessées lors de ces scènes de violence place Riad el-Solh.
Un peu plus tôt, un policier anti-émeutes avait réussi à échapper aux protestataires qui l'ont battu. D'autres manifestants pacifistes s'étaient interposé entre les forces de l'ordre et des protestataires qui voulaient s'en prendre aux policiers. Des manifestants se sont également interposés face à des casseurs s'en prenant à des magasins.
Dans le cadre de cette escalade dans les tensions avec les manifestants, les forces de l'ordre ont appelé tous les contestataires à se tenir à l'écart des endroits "chaotiques et des vandales" et à ne pas détruire les infrastructures publiques et privées. Les FSI ont en outre indiqué que 52 de leurs agents avaient été blessés depuis le début des manifestations.
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