Le vice-président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont tenté samedi de gommer leurs tensions sur la lutte anti-djihadiste en Syrie et en Irak. Seule avancée: les Etats-Unis ont annoncé une aide de 135 millions de dollars supplémentaires pour les réfugiés syriens. La Turquie en accueille 1,7 million.
Au terme d'un déjeuner de quatre heures, les deux dirigeants se sont contentés chacun d'une déclaration, sans répondre à la moindre question. Leur allocution n'a révélé aucun progrès dans la volonté américaine d'arrimer la Turquie à sa coalition anti-EI.
Premier à prendre la parole, M. Erdogan s'est réjoui de l'état des relations entre les deux pays, qu'il a estimées "plus complètes et plus fortes" qu'auparavant. Il a ajouté qu'ils avaient renouvelé "leur engagement mutuel à assurer notre défense et à notre sécurité en tant qu'alliés de l'Otan".
Plus précis, M. Biden a indiqué avoir examiné avec son hôte "toute une série de questions et d'options" pour traiter le dossier syrien. Parmi lesquelles "le renforcement de l'opposition syrienne et une transition au régime" de Damas.
"Notre partenariat est aussi fort qu'il l'a toujours été, nous avons besoin de la Turquie et je pense que la Turquie est persuadée d'avoir besoin de nous", a-t-il ajouté.
Malgré ces propos apaisés après des semaines de fortes tensions, les stratégies des deux pays semblent toujours aussi éloignées.
Contrairement aux Etats-Unis, la Turquie refuse de fournir une aide militaire aux forces kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané, assiégée par les djihadistes. Sous pression de ses alliés, elle s'est contentée d'autoriser le passage vers Kobané via son territoire de 150 combattants peshmergas kurdes venus d'Irak.
Ankara considère comme insuffisants les raids aériens de la coalition. La Turquie juge que la menace djihadiste ne sera écartée qu'avec la chute du président Bachar al-Assad, sa bête noire.
Contrairement aux Turcs, les Américains restent focalisés sur la lutte anti-djihadiste. "Nous sommes d'accord avec les Turcs, il faudra une transition politique sans Assad au bout du compte", a insisté le responsable américain, "mais pour le moment, notre priorité absolue en Irak et en Syrie reste la défaite de l'EI".
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