Le sultanat d'Oman, petit pays producteur de pétrole, a dévoilé dimanche son budget pour 2017, qui sera en déficit de 3 milliards de riyals (7,4 milliards d'euros), et a confirmé sa politique d'austérité pour faire face à la baisse des recettes pétrolières.
Les revenus de l'Etat devraient se situer cette année autour de 8,7 milliards de riyals (21,5 milliards d'euros), dont 70% provenant des secteurs du pétrole et du gaz, alors que les dépenses devraient se chiffrer à 11,7 milliards de riyals (28,9 milliards d'euros), en baisse de 2% par rapport aux prévisions budgétaires de 2016, selon les projections du ministère des Finances publiées par l'agence officielle Ona.
Le gouvernement consacre 23% de son budget à l'éducation, à la santé et aux services sociaux, des secteurs qui touchent directement le quotidien des citoyens, a ajouté le ministère, qui prévient dans un communiqué que la création d'emplois dans la fonction publique sera limitée.
Une enveloppe de 3,34 milliards de riyals (8,2 milliards d'euros) a été allouée à la défense et à la sécurité, selon les prévisions budgétaires.
Le déficit de 2017 devrait représenter 12% du PIB du sultanat et le gouvernement entend s'endetter sur les marchés local et international pour financer 84% de ce déficit, et recourir à ses réserves en devises pour couvrir les 16% restants, selon le communiqué.
Oman, qui s'est engagé à réduire à partir de janvier sa production pétrolière conformément à l'accord des pays producteurs Opep et non-Opep afin de soutenir les prix du brut, a été encore fortement affecté par le niveau bas de ses recettes pétrolières.
En 2016, les recettes pétrolières étaient en recul de 67% par rapport à 2014, année qui a marqué le début de l'effondrement des cours du brut, a indiqué le ministère des Finances qui table par ailleurs sur un taux de croissance du PIB de 2% en 2017 à la faveur de l'amélioration des prix pétroliers.
En outre, le déficit de 2016 a été révisé à la hausse à 5,3 milliards de riyals (13,1 milliards d'euros), en dépassement de 53% du déficit prévu au préalable dans le budget, lequel avait été calculé sur la base d'un prix du pétrole à 45 dollars le baril alors que le prix réel moyen n'était l'an dernier que de 39 dollars, selon le ministère.
Confronté au niveau bas de ses recettes pétrolières, le sultanat a décidé de poursuivre sa politique d'austérité en augmentant ses recettes fiscales par des taxes sur certains produits comme le tabac et l'alcool ou sur des services, de rationaliser les dépenses publiques et d'accélérer le processus de privatisation de sociétés publiques, selon le ministère.
Oman, qui n'est pas membre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et qui produit quelque un million de barils par jour, cherche, comme les autres monarchies du Golfe, à réduire sa dépendance des revenus pétroliers.
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