L'armée libanaise ratissait mardi les camps de fortune où vivent des réfugiés syriens près d'un village chrétien, théâtre la veille de huit attentats suicide dans cette région limitrophe de la Syrie en guerre.
Le ministre de l'Intérieur libanais Nouhad al-Machnouk toutefois estimé qu'il était plus probable que les kamikazes soient venus de Syrie, plutôt que des camps de réfugiés.
Il s'exprimait lors d'une visite au village d'Al-Qaa, situé dans la Bekaa à quelques kilomètres de la frontière syrienne, où huit kamikazes ont fait exploser leur ceinture d'explosifs lors de deux attaques, lundi à l'aube et dans la soirée, faisant au total cinq morts et 28 blessés.
Al-Qaa est situé sur le principal axe routier reliant la ville syrienne de Qousseir à la Bekaa libanaise. Majoritairement chrétien, le village d'environ 3.000 habitants compte un quartier de musulmans sunnites et quelque 30.000 réfugiés syriens sont établis à sa périphérie.
L'armée a déployé des effectifs importants dans le secteur de Macharii al-Qaa, à la périphérie du village, menant des opérations dans les camps de réfugiés à la recherche d'armes et de suspects, a indiqué l'agence nationale libanaise Ani.
Le mode opératoire des attaques de lundi - kamikazes et attentats simultanés - est typique des organisations jihadistes très actives en Syrie, à l'instar du groupe Etat islamique (EI) et Al-Qaïda.
Le mouvement chiite libanais Hezbollah, très présent dans la Bekaa et dont les hommes combattent aux côtés du régime syrien de Bachar al-Assad, a déployé ses hommes sur la route reliant Baalbeck à la région semi-désertique du Hermel au pour fouiller les véhicules.
A Baalbeck, les militaires ont également mené des opérations de ratissage dans des camps de réfugiés (...), interpellant 103 Syriens en situation irrégulière, selon un communiqué de l'armée.
Le Liban accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit le quart de sa population.
Par ailleurs, la mairie de la ville de Hermel, au nord-ouest d'Al-Qaa, a interdit de circulation pendant 72 heures les réfugiés syriens, selon un communiqué.
La zone frontalière a été le théâtre de multiples affrontements entre l'armée libanaise et des groupes jihadistes comme le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaïda, ou l'EI.
La tension a culminé en août 2014, lorsque les deux groupes jihadistes ont enlevé une trentaine de soldats et policiers libanais, à Aarsal, dans l'est du pays. 16 d'entre eux ont été libérés fin 2015 à l'issue de longues négociations menées par Beyrouth.
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