Une coalition de la société civile au Liban, qui a participé au scrutin législatif du 6 mai, va saisir la justice après l'échec d'une de ses candidates, déplorant des irrégularités électorales et un manque de "transparence" des autorités.
Les législatives organisées dimanche au Liban, les premières depuis 2009, ont été dominées par les grands partis déjà au pouvoir, accusés de corruption et népotisme.
Seule une candidate affiliée à la coalition "Koullouna Watani", représentant la société civile, va faire son entrée dans le Parlement de 128 députés.
Une autre candidate, l'écrivaine Joumana Haddad, connue dans le monde arabe pour son engagement féministe, avait été donnée vainqueur par sa coalition, avant d'être finalement exclue de la course.
"Le lendemain du scrutin, nous avons appris que son rival a remporté le siège", a assuré à l'AFP un des coordinateurs de Koullouna Watani, Wadih el-Asmar.
Mme Haddad avait été déclarée gagnante "y compris par l'ensemble des machines électorales" des autres partis, s'est insurgé M. Asmar.
"La gestion de l'opération de dépouillement des urnes était mauvaise. Nous disposons de nombreux éléments qui laissent croire à une possible fraude et que nous soumettrons au Conseil constitutionnel", dit-il.
La coalition, qui présentait au total 66 candidats, va "déposer un recours devant le Conseil", a-t-il assuré. "Nous élaborons à l'heure actuelle le dossier avec des avocats".
Lundi, la candidate malheureuse et plusieurs dizaines de militants ont participé à un sit-in devant le ministère de l'Intérieur pour dénoncer les résultats.
"Les autorités compétentes ont totalement manqué de transparence" sur le processus de décompte des voix, a ajouté M. Asmar, dénonçant "des pressions et intimidations contre les candidats et les volontaires de la société civile".
"Près de 15% de nos délégués ont été récusés des bureaux de vote" dans la circonscription de Mme Haddad, a-t-il précisé.
Dimanche, une candidate de "Koullouna Watana", Rima Hmayyed avait été agressée devant un bureau de vote par des partisans du tandem chiite Hezbollah-Amal, dans le sud du pays, selon la coalition.
Koullouna Watani, qui dit vouloir changer l'establishment politique au Liban, rassemble plusieurs mouvements et collectifs nés dans le sillage des manifestations de masse qui ont secoué le Liban à l'été 2015, en plein crise des déchets. Le mouvement de contestation avait créé la surprise en 2016 en remportant le tiers des voix aux élections municipales à Beyrouth face à une liste rassemblant tous les partis au pouvoir.
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