Le gouvernement libanais a approuvé samedi un plan destiné à résoudre la crise des déchets qui dure depuis près de huit mois. Cette crise a provoqué de nombreuses manifestations contre les carences des services publics.
Deux décharges seront aménagées près de Beyrouth. Une troisième, à Naamé, au sud de la capitale, sera rouverte pendant deux mois pour permettre l'enfouissement des déchets accumulés depuis juillet dernier, a détaillé le ministre de l'Information Ramzi Jreige, à l'issue d'un conseil des ministres qui a duré plus de sept heures.
Des tonnes de déchets s'empilent dans tout le Liban depuis la fermeture en juillet dernier de la décharge de Naamé, la plus grande du pays. Depuis, toutes les propositions avancées par le gouvernement, qu'il s'agisse de l'exportation ou du traitement des ordures au Liban n'ont pas été suivies d'effets.
Ces mesures ont été dévoilées alors que 3000 manifestants ont défilé samedi dans le centre de Beyrouth. L'un d'eux, Wasef Haraka, a jugé inapplicable le plan gouvernemental, qui doit s'étaler sur quatre ans. "Nous allons continuer à descendre dans la rue pour demander une vraie solution, durable et respectueuse des exigences sanitaires", a-t-il dit.
"Le dernier avertissement a été lancé et nous entrons dans une nouvelle phase lundi, nous allons paralyser le pays", ont de leur côté dit les organisateurs du mouvement. "Il vaut mieux sécher le travail durant deux jours que sacrifier nos vies et l'avenir de nos enfants", ont-ils ajouté dan sun communiqiué publié avant l'annonce gouvernementale.
La manifestation était organisée à l'appel du mouvement citoyen "Vous puez", à l'origine il y a huit mois de grandes marches dénonçant l'incurie du gouvernement notamment sur la question des ordures. Il y a un mois, ce collectif a détourné un spot du ministère du Tourisme qui vantait les trésors de la nature libanaise avec des images prises du ciel.
La vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, montre des vues panoramiques de montagnes d'ordures s'étendant sur des centaines de mètres, comme des fleuves, au beau milieu de la forêt, dans des vallées ou sous des ponts.
Les protestataires ont rejeté à plusieurs reprises la réouverture de la décharge de Naamé, ouverte à titre temporaire au début des années 90, estimant qu'elle ne résout pas le problème de manière responsable et respectueuse de l'environnement.
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