Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche, au milieu de mesures de sécurité renforcées, près du siège du Parlement dans le centre-ville de Beyrouth. Ils réclamaient la tenue d'élections législatives.
Des accrochages ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l'ordre, l'un des organisateurs de la campagne "Vous puez", Assaad Thebian, ayant appelé à "reprendre le Parlement" des mains des responsables politiques qui y siègent.
Le collectif "Vous puez" est le principal mouvement responsable des manifestations ayant mobilisé des milliers de Libanais depuis plus deux semaines. Il réclame une solution durable à la "crise des ordures" qui dure depuis deux mois, avec accumulation de déchets dans les rues de la capitale et de ses alentours après la fermeture de la principale déchetterie du pays le 17 juillet.
Les manifestations ont pris une dimension politique et dénoncent désormais l'incapacité d'un gouvernement miné par les divisions à prendre des décisions, la vacance du poste de président de la République et la prorogation controversée par le Parlement de son propre mandat à deux reprises (jusqu'à juin 2017) en l'absence d'élections depuis 2009.
Dimanche, les forces de l'ordre avaient renforcé la sécurité autour de la Place de l'Etoile où se trouve le Parlement, pour empêcher les manifestants, partis du quartier de Bourj Hammoud dans le nord de la capitale, de s'y approcher. Les bousculades aux différents points d'accès à la Place de l'Etoile ont provoqué des évanouissements dans les rangs des manifestants et des forces de l'ordre.
"Nous sommes le peuple et cette place nous appartient, pourquoi nous empêche-t-on d'y accéder?", s'est emportée une manifestante d'une quarantaine d'années devant le cordon sécuritaire.
Ajwad Ayyache, l'un des organisateurs de la campagne "Vous puez", a affirmé que "le Parlement n'était pas légitime", et que "personne ne surveillait ou ne demandait des comptes" aux députés. "Le peuple est la source du pouvoir et les députés se sont emparés du pouvoir en prorogeant leur propre mandat et en légiférant sur des lois taillées à leur mesure", a-t-il ajouté.
Sous la pression de la rue, le gouvernement avait annoncé le 10 septembre un plan censé mettre fin à la crise des déchets, qui a cependant immédiatement été rejeté par la rue et les associations civiles, jugé trop hâtif et peu écologique. "Les médicaments, le pain, l'eau, tout est pourri. Il ne reste plus rien pour les pauvres dans ce pays", a dit une manifestante d'une soixantaine d'années.
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