Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a assuré jeudi que son mouvement, engagé dans le conflit syrien, avait réussi à se doter de "missiles de haute précision", malgré les tentatives d'Israël de l'en empêcher avec ses frappes en Syrie.
Le Hezbollah, ennemi juré de l'Etat hébreu, qu'il a combattu par le passé, soutient militairement le régime syrien de Bachar al-Assad au côté de son parrain iranien. Damas et ses alliés sont régulièrement la cible de raids israéliens.
Ces opérations ont notamment pour objectif d'empêcher "le "transfert d'armes sophistiquées" au Hezbollah par l'Iran, de l'aveu même des responsables israéliens.
Evoquant jeudi "les missiles de haute précision" et les "tentatives" d'Israël en Syrie, Hassan Nasrallah a semblé défier l'Etat hébreu dans une allocution à l'occasion des célébrations religieuses d'Achoura.
"C'est chose faite. La résistance possède (elle-même) des missiles de haute précision (...) et des capacités en matière d'armement", a-t-il clamé, en allusion au Hezbollah.
"Si Israël veut imposer une guerre au Liban, il sera confronté à un destin qu'il n'aurait jamais pu prédire", a-t-il ajouté.
Selon les militaires israéliens, le Hezbollah disposerait de 100.000 à 120.000 roquettes et missiles de courte portée, et de plusieurs centaines de missiles de longue portée.
Lundi soir, dans la foulée d' incursion aérienne israélienne en Syrie, un avion de la Russie, allié du régime, a été abattu par erreur par l'armée syrienne, dans le nord-ouest du pays.
L'armée israélienne a affirmé au lendemain du drame que ses appareils avaient attaqué un site du régime où des systèmes entrant dans la fabrication d'armes de précision allaient être livrés au Hezbollah.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a souligné que son pays était "déterminé à arrêter l'enracinement de l'armée iranienne en Syrie, ainsi que les tentatives par l'Iran" de transférer au Hezbollah des armes destinées à "être utilisées contre Israël".
Jeudi, le chef du Hezbollah a encore accusé les Israéliens de "chercher jour et nuit à le tuer", alors qu'il vit dans un lieu secret depuis une décennie et fait très rarement des apparitions publiques.
Il avait confié en 2014 qu'il changeait souvent de lieu de résidence, dans le secret le plus total.
M. Nasrallah a par ailleurs réitéré son soutien à Téhéran, alors que début novembre l'Iran sera frappée d'un nouveau round de sanctions américaines contre l'industrie pétrolière iranienne.
"Il est de notre devoir aujourd'hui de nous tenir au côté de l'Iran qui, dans quelques semaines, sera confrontée à une échéance dangereuse, le début des sanctions américaines", a-t-il affirmé.
La République islamique est dans le viseur de l'administration de Donald Trump, qui s'est retiré en mai de l'accord sur le nucléaire iranien et a déjà rétabli une batterie de sanctions.
M. Nasrallah a par ailleurs accusé Washington "de faire le tour des capitales pour encercler" l'Iran, en essayant de rallier d'autres pays à ces sanctions.
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