Saad Hariri a déclaré lundi qu'il souhaitait rester Premier ministre du Liban mais que sa décision dépendrait des discussions en cours sur l'implication du puissant mouvement chiite libanais Hezbollah dans des conflits régionaux.
"Moi je voudrais rester" Premier ministre, a souligné Saad Hariri, qui a suspendu à son retour au Liban le 22 novembre sa démission surprise annoncée le 4 novembre depuis Ryad, dans une interview à la chaîne française d'information en continu CNEWS.
"Le Liban a besoin de quelqu'un qui rassemble. Dans cette année où j'ai été Premier ministre, j'ai rassemblé les Libanais (..) Je suis le symbole peut-être de la stabilité", a-t-il esquissé.
Il a répété toutefois que le Hezbollah pro-iranien, partenaire de son gouvernement, ne devait "plus s'ingérer" dans les affaires d'autres pays arabes de la région.
"Je veux la neutralité du Liban vis-à-vis de tous les conflits (...) Le Hezbollah est en Syrie, en Irak, partout et c'est à cause de l'Iran", a martelé le Premier ministre en exercice, qui s'exprimait en français.
Si l'Iran et le Hezbollah acceptent le nouvel équilibre qu'il propose, "bien sûr" il restera en fonction, a-t-il assuré. S'ils refusent, "oui" il partira. Le dialogue avec le Hezbollah est "très positif", a-t-il toutefois relevé.
Revenant sur sa démission, Saad Hariri a assuré avoir voulu provoquer ainsi un "choc" auprès des Libanais et répété avoir pris cette décision de son propre chef, et non sous la contrainte de Ryad.
"Je voulais faire un choc positif, faire quelque chose pour le pays (...) C'était une manière de dire aux gens qu'il y a vraiment un très grand problème, que personne ne voulait" voir, a-t-il dit.
Sa démission surprise et surtout son séjour prolongé en Arabie saoudite ont alimenté les spéculations sur une interdiction de voyage imposée par Ryad.
"Tout ce qui s'est passé là bas (..) je le garde pour moi", a-t-il relevé, ajoutant au mystère sur cette séquence politique inédite.
Saad Hariri, qui avait dit depuis Ryad craindre pour sa vie au Liban, a déclaré que la menace était "toujours là".
"J'ai mené une politique extrêmement dure contre les extrémistes, eu une position très dure contre le régime en Syrie. Je ne suis pas très aimé par tous ces gens-là", a-t-il pointé. Mais "j'ai un bon service de sécurité, ils font leur travail", a-t-il ajouté.
A plus court terme, il n'a pas exclu un remaniement de son gouvernement - "le président (Aoun) et moi déciderons dans les jours qui viennent" - et des élections législatives anticipées ("j'aimerais bien, pourquoi pas").
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