Les fidèles iraniens seront autorisés à participer au prochain pèlerinage à La Mecque prévu fin août, après une année d'absence sur fond de tensions entre Ryad et Téhéran, a annoncé vendredi l'Arabie saoudite.
"Le ministère saoudien du Hajj et l'organisation iranienne du Hajj ont établi toutes les procédures pour assurer la participation des pèlerins iraniens au Hajj de (l'année de l'hégire) 1438", a indiqué l'agence officielle saoudienne SPA.
Pour la première fois en près de trois décennies, les pèlerins iraniens --d'un nombre estimé à 60.000 -- ont manqué le dernier Hajj, les deux pays n'ayant pas réussi à s'entendre sur des questions de sécurité et de logistique.
Après la tragique bousculade qui avait coûté la vie à près de 2.300 fidèles, dont 464 Iraniens, lors du Hajj en 2015, Téhéran avait contesté l'organisation par les Saoudiens du grand pèlerinage musulman annuel.
Ryad et Téhéran n'ont pas de relations diplomatiques et la tension reste grande entre l'Arabie sunnite et son voisin chiite qu'elle accuse d'attiser les conflits régionaux en soutenant des mouvements chiites en Syrie, en Irak, au Yémen et à Bahreïn.
Téhéran a toujours nié ces accusations, affirmant que Ryad devait cesser de soutenir les groupes islamistes radicaux.
Mais le ministère saoudien du Hajj a indiqué vendredi que le royaume, berceau de l'islam, souhaitait "la bienvenue aux pèlerins de différentes nationalités et de différentes origines".
Les deux pays ont renoué le contact ces derniers mois sur la question du Hajj et l'Iran avait fait part le 5 mars de son optimisme un retour de ses pèlerins à La Mecque.
Puissance sunnite et chef de file des monarchies arabes du Golfe, l'Arabie saoudite a rompu il y a un an ses relations diplomatiques avec l'Iran après le saccage de son ambassade à Téhéran par une foule qui réagissait à l'exécution dans le royaume d'un dignitaire religieux chiite.
Ryad a aussi rompu ses relations économiques et commerciales avec Téhéran et suspendu tous les vols entre les deux pays, ce qui compliquait la délivrance de visas aux pèlerins et leur transport.
Plus de 1,8 million de fidèles ont pris part au Hajj de l'année dernière. Ce rituel est l'un des cinq piliers de l'islam que tout croyant est appelé à effectuer au moins une fois durant sa vie s'il en a les moyens.
Les pèlerins iraniens ne prennent pas part depuis deux ans au petit pèlerinage dit Omra qui se tient hors de la saison du Hajj.
Téhéran avait suspendu l'envoi de fidèles pour effectuer la Omra à La Mecque après une affaire d'agression sexuelle contre deux jeunes pèlerins iraniens par des policiers saoudiens à Jeddah début 2015.
Ali Ghazi Askar, représentant du guide suprême iranien pour le Hajj, a indiqué que cette question avait été également soulevée avec la partie saoudienne et que si les coupables sont punis, Téhéran autoriserait ses fidèles à effectuer la Omra.
En dépit de l'accord sur le Hajj, l'Arabie saoudite continue de critiquer l'Iran comme l'a fait mardi son vice prince héritier, Mohammed ben Salmane lors de sa rencontre avec le président américain Donald Trump à Washington.
Les deux parties ont relevé à l'occasion l'importance de "faire face aux activités de déstabilisation de l'Iran dans la région", selon la Maison Blanche.
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