Le président libanais chrétien Michel Aoun a été reçu jeudi par le pape François au Vatican, choisissant ainsi de déroger à la tradition de réserver à la capitale française une première visite officielle en Europe.
Le chef de l'Etat libanais a été élu le 31 octobre 2016. Les présidents libanais se rendent en premier lieu dans la capitale française lorsqu'ils viennent en Europe, selon la tradition dans ce pays ayant été sous mandat français.
Michel Aoun a reçu une invitation du président François Hollande, dont le mandat s'achève en mai, à l'occasion de la visite en décembre dernier au Liban du ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Le président libanais, âgé de 82 ans, était arrivé la veille à Rome, où il a participé à une messe en l'église Saint-Maron au Collège maronite de Rome.
A l'issue de sa rencontre jeudi avec le pape, M. Aoun a déclaré que son pays avait "une place particulière dans le coeur du pape François", rapporte l'Agence nationale de l'information (ANI, agence officielle libanaise).
"Il répondra à notre invitation à visiter le pays du Cèdre. Les papes ont toujours vu comme un modèle le Liban, qui a toujours considéré le Saint-Siège avec appréciation et gratitude", a-t-il ajouté, selon la même source.
De nombreux chefs d'Etat reçus au Vatican invitent le pape à effectuer une visite officielle dans leur pays. Le souverain pontife répond généralement avec enthousiasme, sans que cela laisse préjuger d'une visite effective.
Le pape Benoît XVI s'était rendu au Liban en 2012, Jean-Paul II en 1997.
Selon un communiqué du Saint-Siège, les "discussions cordiales" ont notamment souligné "le rôle historique et institutionnel de l'Eglise" dans la vie du Liban.
Elles ont aussi porté sur la Syrie, "avec une attention particulière aux efforts internationaux pour trouver une solution politique au conflit", et sur "la situation des chrétiens au Moyen-Orient". Le Vatican a en outre exprimé sa reconnaissance aux efforts déployés par le Liban pour accueillir des réfugiés syriens.
Le principal allié de l'ex-général Aoun, le Hezbollah, combat en Syrie aux côtés des forces du régime de Bachar al-Assad. M. Aoun avait signé en 2006 une alliance avec le Hezbollah, mais à son élection en octobre, il a affirmé être à égale distance de toutes les parties libanaises.
Accompagné de son épouse, ainsi que d'une délégation d'une vingtaine de personnes, M. Aoun a été reçu jeudi durant une vingtaine de minutes dans la bibliothèque des appartements pontificaux par le pape François, qui l'a accueilli avec une parole de bienvenue en français.
Le président libanais, qui s'est exprimé en arabe avec un interprète, a offert au pape un enfant Jésus habillé d'un drapeau libanais et d'une cape rouge, ainsi qu'un rameau d'olivier en bronze, symbole de la paix.
"Les chrétiens d'Orient, qui connaissent aujourd'hui des circonstances difficiles dans une région à la fois berceau du christianisme et de l'islam, voient dans cette visite une lueur d'espoir", avait déclaré mercredi le chef d'Etat, cité par le quotidien L'Orient Le Jour.
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