Le prix du pain en Jordanie a augmenté samedi entre 67% et 100%, après la suppression des subventions sur ce produit de base décidée par le gouvernement parmi d'autres mesures visant à redresser l'économie du royaume.
Dépourvue de ressources naturelles et endettée à hauteur de plus de 90% de son PIB, la Jordanie s'est engagée ces dernières années auprès du FMI à mettre en place des réformes économiques structurelles.
Cette nouvelle mesure, qui touche à une denrée essentielle, pourrait avoir un impact sur les revenus les plus modestes. De telles mesures avaient engendré des manifestations dans le passé.
Le prix d'un kilogramme de grandes galettes de pain a augmenté de 100%, il coûte aujourd'hui 32 piastres au lieu de 16 auparavant. Le kilo de petites galettes se vend désormais à 40 piastres alors qu'il coûtait 24 piastres, soit une augmentation de 67%.
Cette augmentation restera en vigueur jusqu'au 31 décembre 2018, a indiqué le ministère de l'Industrie et du Commerce cité par l'agence de presse officielle Petra.
"Cette hausse va avoir une conséquence sur toutes les franges de la population jordanienne", estime Mohamed Aouad, 30 ans, venu chercher son pain dans une boulangerie du centre de Amman.
"Le pain est présent dans tous nos repas", lâche-t-il.
"Cette décision aura des effets sur les revenus modestes et les pauvres", déplore le propriétaire de la boulangerie Zaher Jadallah.
"Nous craignons une baisse des ventes dans les premiers temps", a-t-il ajouté, expliquant que le gouvernement avait introduit cette mesure arguant que les subventions profitaient surtout aux résidents étrangers.
L'accueil de centaines de milliers de réfugiés pèse lourdement sur l'économie du royaume, voisin de la Syrie et de l'Irak.
Ahmed Ramadane, 34 ans, un autre client de la boulangerie, voit lui aussi cette augmentation d'un mauvais oeil: "Tout va augmenter avec la montée des prix du pain, même le prix du sandwich".
Le 16 janvier, le gouvernement avait annoncé une hausse des prix du pain et des taxes sur différents produits comme les cigarettes ou les boissons gazeuses. Parallèlement, il avait promis d'accorder "une aide financière" aux couches défavorisées affectées par ces augmentations et la levée des subventions.
Mardi, le ministère des Finances a commencé à distribuer une compensation financière aux familles modestes, attribuant à chaque membre 27 dinars (38 dollars) par an.
L'an dernier, la hausse des prix avait entraîné des manifestations dans plusieurs villes du pays, certains protestataires réclamant même la démission du gouvernement.
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