Les Etats-Unis "se tiennent au côté" du Liban, a affirmé jeudi le secrétaire d'Etat Rex Tillerson après avoir rencontré à Beyrouth le président Michel Aoun, à l'occasion de la première visite d'un responsable américain de ce rang depuis quatre ans.
Ce déplacement, dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient, intervient sur fond de tensions entre le Liban et Israël, mais aussi sur le rôle du Hezbollah, poids lourd du gouvernement libanais et allié de l'Iran, classé "groupe terroriste" par Washington.
"Les Etats-Unis se tiennent au côté du peuple libanais, pour un Liban libre et démocratique", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, dans un message rédigé dans le livre d'or de la présidence libanaise, souhaitant "stabilité et prospérité pour l'avenir" du Liban.
A l'occasion de sa visite au Liban qui devrait être de quelques heures seulement, M. Tillerson a rencontré le président du Parlement Nabih Berri, dont le parti politique est allié au Hezbollah. Il devait encore prendre part à une conférence de presse avec le Premier ministre Saad Hariri.
La veille, à Amman, le chef de la diplomatie américaine avait indiqué à propos du Hezbollah qu'il fallait "reconnaître la réalité", le fait que la puissante formation pro-iranienne faisait partie "du processus politique au Liban".
"Nous savons que le Hezbollah libanais est influencé par l'Iran, une influence que nous considérons nuisible pour l'avenir du Liban à long terme", avait-il toutefois précisé.
La justice américaine a mis en place en janvier une équipe spéciale chargée d'enquêter sur le financement du "narcoterrorisme" présumé du puissant mouvement chiite.
Le Hezbollah est également pointé du doigt pour son rôle dans le conflit qui ravage la Syrie voisine, où ses combattants sont engagés au côté du régime de Bachar al-Assad, dont le départ est réclamé par Washington.
Pendant la visite au Liban du secrétaire d'Etat américain, Beyrouth compte par ailleurs dénoncer les "menaces israéliennes" à la frontière entre les deux pays, selon des sources diplomatiques.
Les autorités libanaises ont haussé le ton ces dernières semaines contre la construction par l'Etat hébreu d'un mur frontalier en béton qui, selon Beyrouth, empiéterait en partie sur son territoire.
Les deux voisins, techniquement en état de guerre, s'affrontent aussi sur le dossier des explorations d'hydrocarbures en Méditerranée, une question épineuse qui devrait être également évoquée, selon les diplomates libanais.
Le Liban vient de signer son premier contrat de prospection. Deux blocs sont concernés, notamment le bloc 9, dont une partie se trouverait dans une zone maritime disputée avec Israël.
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