Ce mercredi, Jérusalem a connu sa plus grave attaque anti-israélienne depuis des semaines quand trois Palestiniens ont tué une garde-frontière et blessé une deuxième avant d'être abattus.
L'attaque commise aux abords populeux de la vieille ville a immédiatement ravivé les craintes d'escalade provoquées par plus de quatre mois de violences dans les Territoires palestiniens et en Israël qui ont suscité des évocations de nouvelle intifada.
A la différence de la grande majorité des attaques récentes, celle de mercredi implique non pas un Palestinien agissant seul mais trois hommes âgés d'une vingtaine d'années armés d'un couteau, d'une arme à feu et d'explosifs, selon les informations données par la police. Les armes saisies sur place « sont la preuve d'une attaque à la planification complexe », a expliqué la porte-parole de la police, Luba Samri.
Ce dernier accès de violence s'est produit à l'extérieur de la porte de Damas, l'un des accès historiques à la Vieille ville du côté de Jérusalem-Est.
Ces lieux ont été le théâtre de plusieurs attaques ces derniers mois et les forces israéliennes y sont nombreuses. Selon le récit de la police, des gardes-frontières ont avisé un groupe d'hommes au comportement suspect. Au moment où l'un d'eux présentait ses papiers d'identité, les deux autres ont sorti une arme à feu de type Carl Gustav et des couteaux, et ont tiré.
Deux femmes gardes-frontières ont été atteintes, dont l'une est morte, ont dit les secours. « Les autres gardes-frontières ont réagi instantanément, ont tiré et neutralisé les terroristes », selon Mme Samri.
Les trois agresseurs sont originaires de Qabatiya, au sud de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien contigu à Israël et Jérusalem. Ils ont 19 et 20 ans selon les photos largement diffusées de leurs papiers. Des artificiers ont désamorcé les engins explosifs qu'ils détenaient, a dit la police. Les forces israéliennes ont bouclé le secteur et ratissé les environs à la recherche de complices éventuels. Peu après la fusillade, une foule considérable et impatiente de pouvoir circuler s'amassait derrière les barrages dressés par les policiers, qui ont tiré des grenades assourdissantes pour les faire reculer.
Cet attentat est le dernier épisode en date de violences ont fait 164 morts palestiniens, 25 israéliens, un américain et un érythréen depuis le 1er octobre. La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques. Après avoir concentré une bonne partie des violences, Jérusalem n'avait plus connu en janvier que des attaques ou tentatives d'attaque sporadiques au couteau de la part de Palestiniens apparemment isolés. Samedi, un adolescent immigré des Etats-Unis y a été légèrement blessé au couteau.
Israël accuse les autorités et les médias palestiniens d'attiser la haine et de refuser l'existence de l'État d'Israël. Les violences ont jusqu'alors consisté pour une grande part en des attaques à l'arme blanche de Palestiniens jeunes, voire très jeunes, et solitaires. Les organisations structurées semblent pour l'instant être restées à l'écart, par choix ou par contrainte. Les forces israéliennes s'inquiètent que cela ne change. Elles sont préoccupées aussi de voir sortir les armes à feu.
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