Des Palestiniens ont affronté les soldats israéliens et brûlé le portrait de Donald Trump jeudi pour protester contre la décision unilatérale et potentiellement explosive du président américain de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël.
Plus d'une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou des balles réelles dans les heurts rapportés à travers toute la Cisjordanie et dans la bande de Gaza, territoires séparés censés former un jour un Etat indépendant, selon les secours palestiniens.
Le mouvement palestinien Hamas a appelé à une "nouvelle intifada" et l'armée israélienne a annoncé le déploiement de renforts en Cisjordanie occupée, en prévision d'une escalade.
M. Trump a annoncé mercredi soir, malgré les mises en garde venues de toutes parts, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Rompant avec presque 70 ans de diplomatie américaine, se singularisant de la communauté internationale, il a aussi ordonné le futur transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Cette décision historique a provoqué de premières confrontations. Jeunes palestiniens et soldats israéliens ont échangé jets de pierre et tirs de projectiles anti-émeutes à Hébron, poudrière du sud de la Cisjordanie, et Ramallah, qui fait office de capitale politique palestinienne.
Bethléem, Qalqilya, Jénine et les abords de Ramallah, en Cisjordanie, ont aussi été le théâtre d'affrontements.
Dans la bande de Gaza, cinq Palestiniens ont été blessés, dont un à la tête, par des tirs de soldats israéliens en allant, avec des dizaines d'autres, protester près de la barrière de béton qui ferme hermétiquement les frontières entre Israël et le territoire reclus.
Une grève générale était largement suivie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et considérée par la communauté internationale comme un territoire occupé.
Les palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale "éternelle et indivisible".
La décision de M. Trump a provoqué chez les dirigeants palestiniens une colère sans précédent depuis longtemps contre les Etats-Unis. Pour eux, elle préjuge du résultat de négociations sur ce "statut final".
"Le président Trump est entré à jamais dans l'histoire de notre capitale", a pour sa part avancé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Pour le président palestinien Mahmoud Abbas, au contraire, les Etats-Unis sont à présent discrédités pour continuer à jouer le rôle de médiateur de la paix qui a été le leur pendant des décennies.
Israéliens et Palestiniens n'ont plus de négociation substantielle depuis 2014.
M. Trump a pris ses fonctions en proclamant sa volonté de présider à l'accord diplomatique "ultime" et ses émissaires, à commencer par son gendre Jared Kushner, s'efforcent depuis des mois de ranimer l'entreprise de paix moribonde, sans qu'on connaisse rien de leurs intentions.
Les regards vont se tourner vendredi vers la prière hebdomadaire sur l'esplanade des Mosquées, occasion de manifestations et de troubles dans les périodes de tensions.
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