Le président iranien Hassan Rohani s'est rendu mercredi à Oman puis au Koweït dans le cadre d'une mini-tournée dans le Golfe destinée à lever les "malentendus" entre l'Iran et les monarchies pétrolières arabes de la région.
L'Iran chiite entretient des relations très tendues avec plusieurs monarchies du Golfe, en premier lieu l'Arabie saoudite, puissance sunnite et chef de file du Conseil de coopération du Golfe (Qatar, Koweït, Oman, Bahreïn, Arabie saoudite et Emirats arabes unis).
Les deux puissances régionales rivales soutiennent notamment des camps différents dans plusieurs conflits régionaux, notamment en Syrie et au Yémen.
A Mascate, M. Rohani a été accueilli par le sultan Qabous d'Oman, avec lequel il a évoqué les relations bilatérales et la situation dans la région, selon l'agence officielle omanaise ONA.
L'Iran entretient traditionnellement de bonnes relations avec le sultanat d'Oman avec lequel il partage le contrôle du détroit stratégique d'Ormuz.
Selon les médias de Téhéran, le président iranien a dit souhaiter "le renforcement des relations bancaires" pour "développer les relations économiques entre Téhéran et Mascate".
Il a dénoncé les sentiments anti-iraniens, les attribuant à "un complot fomenté depuis l'extérieur de la région par les ennemis communs de l'islam et des Arabes".
"Téhéran a toujours été partisan d'un règlement des problèmes et des différends par le dialogue et la puissance militaire de l'Iran est uniquement défensive", a-t-il assuré, suite aux craintes émises notamment à la suite d'un test de missile balistique récent par l'Iran.
Concernant la sécurité du Golfe, M. Rohani a affirmé qu'elle devait incomber aux pays de la région qu'il a invités à "coopérer" pour l'assurer.
A propos du Yémen où Téhéran est accusé de soutenir les rebelles chiites, M. Rohani a plaidé pour un cessez-le-feu, une aide humanitaire accrue et un dialogue politique interyéménite pour régler le conflit.
"Les Yéménites sont dans une situation particulièrement désastreuse et nous devons tous agir en tant que pays musulmans pour aider ce peuple", a-t-il dit.
Le président iranien s'est ensuite rendu en soirée à Koweït où il devait rencontrer l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, qui avait dépêché récemment un émissaire à Téhéran en vue de favoriser la reprise du dialogue entre l'Iran et les monarchies du Golfe.
L'Arabie saoudite a rompu en janvier 2016 ses relations diplomatiques avec Téhéran après le saccage de son ambassade dans la capitale iranienne. Elle a aussi rompu ses relations économiques et commerciales et suspendu tous les vols entre les deux pays.
Avant le début de sa tournée, M. Rohani avait déclaré, selon les médias iraniens, avoir reçu par le biais de l'émissaire koweïtien qui s'était rendu à Téhéran un message des six pays du Golfe souhaitant la fin des "malentendus" avec l'Iran.
Il a assuré que le bon voisinage et la sécurité du Golfe étaient des fondements de la politique de son pays.
"L'Iran n'a jamais envahi aucun pays et ne cherche ni à s'ingérer dans les affaires intérieures des pays ni à leur imposer ses croyances religieuses ou politiques".
Commentaires
Loading comments ...