Les autorités iraniennes ont promis de transférer vers l'Ukraine ou la France les boîtes noires de l'avion ukrainien abattu par Téhéran le 8 janvier, une nouvelle saluée avec prudence par Ottawa.
L'annonce a été faite par l'ambassadeur iranien à l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) Farhad Parvaresh lors d'une réunion de cette institution de l'Onu mercredi matin à son siège à Montréal, selon des sources concordantes.
"Les autorités iraniennes ont affirmé ce matin (...) qu'elles avaient pris la décision de transférer les boîtes noires de l'Iran vers l'Ukraine ou la France", a réagi le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne lors d'un point-presse.
"C'est un pas dans la bonne direction mais évidemment moi je continue de juger l'Iran par leurs actions et non par leurs paroles", a-t-il ajouté.
Devant le Conseil de l'OACI, le ministre canadien des Transports Marc Garneau a une nouvelle fois mis la pression sur l'Iran pour qu'elle se conforme à ses obligations internationales.
"Nous ne pouvons tirer les enseignements de cet attentat tragique contre le vol PS752 à moins que tous les faits soient connus et analysés", a-t-il déclaré.
"L'Iran doit agir maintenant et pourvoir à la lecture des enregistreurs de vol, et démontrer ainsi sa ferme volonté de fournir un rapport complet et transparent sur cet événement, qui soit en accord avec ses obligations internationales", a-t-il insisté. "Les Canadiens et la communauté internationale ne peuvent simplement pas attendre plus longtemps".
L'OACI elle-même a appelé l'Iran à "conduire une enquête sur l'accident dans les meilleurs délais".
Le décryptage de ces boîtes pourrait permettre de comprendre les circonstances ayant mené au crash du vol PS752 d'Ukraine International Airlines à destination de Kiev. L'avion avait été abattu par erreur par un missile iranien quelques minutes après son décollage de Téhéran le 8 janvier dernier.
L'Iran a reconnu que les deux boîtes étaient endommagées et qu'elle n'avait pas la capacité technique d'en extraire les données, mais avait exclu jusqu'à maintenant de les remettre à un pays tiers.
Le Canada a plusieurs fois appelé l'Iran, qui a reconnu avoir abattu l'avion "par erreur", à remettre les boîtes noires à l'Ukraine ou à la France.
Sur les 176 victimes du crash, 57 étaient des citoyens canadiens et 29 autres victimes avaient le statut de résident permanent au Canada.
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