Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde dimanche les mouvements islamistes de Gaza contre toute volonté de représailles après la mort de 12 militants palestiniens dans la destruction par Israël d'un tunnel avec l'enclave fin octobre.
Malgré les mises en garde israéliennes, le Jihad islamique a dit se réserver le "droit de répondre" contre l'Etat hébreu.
L'opération israélienne du 30 octobre, visant un tunnel qui partait de la bande de Gaza et débouchait non loin de localités israéliennes limitrophes de l'enclave palestinienne, s'était soldée par la mort de 12 membres du Jihad islamique et du Hamas.
"Il y en a encore qui jouent avec l'idée de lancer de nouvelles attaques en Israël", a déclaré M. Netanyahu en ouverture de la réunion hebdomadaire de son cabinet.
"Nous réagirons avec force contre quiconque essaye de nous attaquer ou nous attaque (...). Je veux dire quiconque - des factions rebelles, des organisations, n'importe qui", a-t-il ajouté, en faisant apparemment allusion au Jihad islamique.
"De toute façon, nous tenons le Hamas pour responsable de toute attaque contre nous en provenance de Gaza ou organisée là-bas", a-t-il poursuivi.
Le mouvement islamiste Hamas contrôle la bande de Gaza depuis 2007.
Ce remarques interviennent quelques heures après celles du général Yoav Mordechaï, chef d'une unité du ministère de la Défense supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat), dans une vidéo publiée en arabe.
"Nous sommes conscients du complot que le groupe terroriste Jihad islamique prépare contre Israël", a dit Yoav Mordechaï.
Selon lui, cette force islamiste alliée au Hamas "joue avec le feu au détriment des habitants de Gaza, des efforts de réconciliation palestiniens et de la stabilité de toute la région".
"Soyons clairs: toute attaque du Jihad islamique sera suivie d'une réponse israélienne dure et déterminée", a-t-il prévenu, ajoutant que cela s'appliquait "aussi au Hamas".
Yoav Mordechaï s'est également adressé à la direction du Jihad islamique basée à Damas, en mentionnant explicitement Ramadan Shalah et Ziad Nakhale. Il les a appelés à "prendre le contrôle de la situation", car ce sont eux "qui seront tenus pour responsables".
Le Jihad islamique a rétorqué en affirmant que "la menace de l'ennemi de prendre pour cibles des dirigeants" était "une déclaration de guerre". "Nous y répondrons", a ajouté le mouvement islamiste dans un communiqué.
Israël a dit détenir les corps de cinq Palestiniens tués dans ce tunnel au moment de sa destruction. Il a laissé entendre qu'il essaierait de les utiliser comme monnaie d'échange pour récupérer les restes de deux soldats israéliens qui seraient détenus par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007.
Deux civils israéliens seraient aussi entrés dans Gaza et détenus par le mouvement islamiste.
En 2011, des négociations indirectes avaient débouché sur un accord à l'issue duquel plus d'un millier de prisonniers palestiniens avaient été libérés en échange du soldat Gilad Shalit, détenu pendant cinq ans par le Hamas.
Le Hamas et le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas ont signé un accord de réconciliation historique le 12 octobre pour mettre fin à une décennie de division. L'accord est censé voir l'Autorité palestinienne reprendre le contrôle de la bande de Gaza d'ici le 1er décembre.
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