Le Hamas a dit avoir conclu un cessez-le-feu samedi soir après les plus importants raids israéliens contre la bande de Gaza depuis la guerre dévastatrice de l'été 2014 dans l'enclave palestinienne.
Mais des tirs de roquettes se poursuivaient dans la soirée.
Deux Palestiniens ont été tués dans ces frappes qui sont intervenues au lendemain de heurts meurtriers à la frontière entre Israël et la bande de Gaza et après une confrontation nocturne avec le mouvement islamiste Hamas, qui a continué à tirer des roquettes et des obus de mortier sur le territoire israélien samedi alors qu'Israël effectuait des raids aériens.
Trois civils israéliens ont été blessés lorsqu'une roquette s'est abattue sur leur maison, dans le sud du pays.
Une médiation de l'Egypte a permis de parvenir à un cessez-le-feu, a indiqué un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum dans un communiqué. Aucune confirmation côté israélien.
La frappe israélienne qui a tué samedi deux adolescents de 15 et 16 ans visait un immeuble dans l'ouest de la ville de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne dirigée par le Hamas.
Les deux jeunes se trouvaient dans la rue en bas de cet immeuble, vide au moment du raid, selon cette source, qui a précisé que les raids israéliens de samedi avaient également fait au moins 25 blessés.
L'armée israélienne a indiqué que ce bâtiment à étages était utilisé à des fins militaires par le Hamas.
Les raids aériens de samedi sont les "frappes offensives les plus importantes depuis (l'opération) Bordure protectrice", a déclaré à des journalistes un officier de l'armée de l'air israélienne, Tzvika Haimovic, en référence au nom donné par l'armée israélienne à son offensive de l'été 2014 à Gaza.
Cette guerre, lancée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels creusés depuis l'enclave, avait fait plus de 2.200 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 74 côté israélien, en majorité des soldats.
L'armée israélienne a infligé au Hamas son "coup le plus dur" depuis le conflit armé de 2014, a de son côté déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans une vidéo.
Les attaques aériennes ont cessé samedi dans la soirée et les médias israéliens et palestiniens faisaient état de rumeurs de cessez-le-feu via une médiation égyptienne ou des Nations Unies.
Les raids israéliens, qui ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi, interviennent au lendemain d'affrontements à la frontière entre Israël et l'enclave, où deux jeunes Palestiniens de 15 et 20 ans ont été tués, l'un d'eux étant décédé samedi de ses blessures, et plus de 200 blessés par les forces israéliennes. Un soldat israélien a été également blessé.
Depuis le 30 mars, cette zone frontière est le théâtre de manifestations contre le strict blocus israélien et pour le "droit au retour" des Palestiniens chassés de leurs terres ou qui ont fui à la création d'Israël en 1948.
Au moins 141 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et plus de 4.000 blessés par balle depuis le début de ces manifestations. Aucun Israélien n'a été tué.
Accusée d'usage excessif de la force, l'armée israélienne dit tirer en dernier recours pour protéger ses frontières et accuse le Hamas de se servir du mouvement de protestation pour couvrir des attaques et des tentatives d'infiltration.
L'armée israélienne avait expliqué samedi matin, après des premiers raids nocturnes, qu'elle avait visé des cibles du Hamas et avait riposté à des "actes de terreur pendant les violentes émeutes qui avaient eu lieu (quelques heures auparavant) le long de la clôture de sécurité" qui sépare le territoire israélien de l'enclave palestinienne.
"Le Hamas a dépassé la limite avec sa soi-disant +Marche du retour+ qui consiste dans les faits en des actes de violence, des attaques contre la clôture de sécurité, des tirs de roquettes (...) et des lancements de ballons et cerfs-volants incendiaires", a dit samedi un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.
Quasiment simultanément aux raids nocturnes israéliens, une trentaine de roquettes et d'obus de mortiers ont été tirés vers le sud d'Israël depuis la bande de Gaza.
Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, avait revendiqué ces tirs en expliquant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une "réponse immédiate de la résistance" aux raids nocturnes israéliens.
Au total, d'après l'armée israélienne, une centaine de roquettes et d'obus de mortiers ont été tirés samedi depuis l'enclave vers Israël.
Trois Israéliens ont été blessés par une roquette qui s'est abattue samedi en fin d'après-midi sur le toit d'une maison à Sdérot (sud), localité limitrophe de la bande de Gaza, selon les services d'urgence israéliens.
Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008 et observent un cessez-le-feu tendu depuis le conflit armée de 2014.
Fin mai, les forces israéliennes et les groupes armés de Gaza avaient déjà connu une sévère confrontation. L'armée israélienne avait notamment dit avoir frappé 65 positions militaires du Hamas dans l'enclave palestinienne en représailles au tir d'une centaine de roquettes et d'obus de mortier contre son territoire.
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