La banque centrale égyptienne a dévalué lundi de 14,3% la livre et promis d'adopter "une politique de change plus souple" dans un contexte de déficit de devises étrangères qui accentue les difficultés économiques du pays arabe le plus peuplé.
Le taux de change de la monnaie égyptienne a été porté de 7,83 à 8,95 livres pour un dollar.
Cette dévaluation a été saluée par la Bourse du Caire, dont l'indice de référence EGX30 affichait une hausse de 6,7% à la mi-journée.
La pression s'était accentuée ces deux derniers mois et le taux de change du billet vert avait atteint au marché noir dix livres égyptiennes, un niveau quasiment sans précédent.
La banque centrale a expliqué lundi qu'elle adoptait "une politique de change plus souple pour résoudre les irrégularités du taux de change et avoir une circulation plus régulière des devises étrangères au sein du système bancaire égyptien qui reflète les mécanismes de l'offre et de la demande".
Il s'agit de faire face "aux défis" qui pèsent sur l'Etat depuis quatre mois "avec "la baisse remarquée des flux de devises étrangères que fournit le tourisme, l'investissement direct, et les transferts de fonds effectués par les Egyptiens installés à l'étranger".
Parmi les principales sources de devises, figurent les revenus du canal de Suez, qui souffre d'un ralentissement du transport maritime mondial, et le tourisme, en pleine crise en raison de l'instabilité et les violences politiques qui secouent le pays depuis 2011.
Avec 6,1 milliards de dollars en 2015, les revenus de ce secteur clé ont chuté de 15% par rapport à l'année précédente, selon des statistiques officielles. Le coup de grâce a été le crash, le 31 octobre, d'un avion charter russe dans la péninsule du Sinaï qui a coûté la vie aux 224 passagers et a été revendiqué par la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique (EI).
Les réserves de change de la banque centrale ont fondu, passant de plus de 36 milliards de dollars fin 2010 à près de 16 milliards actuellement, malgré les aides apportées ces deux dernières années par les puissantes monarchies du Golfe, et qui se sont élevées à quelque 20 milliards de dollars.
La Banque centrale ambitionne de faire remonter ces réserves à 25 milliards de dollars d'ici la fin 2016. Elle compte pour cela sur les investisseurs étrangers "avec la fin des restrictions" et la possibilité qui leur ait donné de "rapatrier en toute sécurité leurs investissements", mais aussi sur "une hausse de la compétitivité de l'économie".
La dévaluation de la livre peut améliorer la compétitivité des produits égyptiens sur les marchés étrangers, entraînant ainsi une hausse des exportations.
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