Bureaux de change suspects à Beyrouth

08/03/2017
Bureaux de change suspects à Beyrouth

Les jihadistes utilisent la capitale libanaise pour leurs transferts

Les forces de sécurité libanaises ont effectué mercredi des descentes dans des bureaux de change et des sociétés de transfert de fonds qui sont soupçonnés d'avoir envoyé d'"énormes" sommes au groupe jihadiste Etat islamique (EI), a indiqué une source judiciaire.

Selon cette source, les raids ont débuté mardi et se poursuivaient mercredi dans plusieurs institutions "soupçonnées d'avoir transféré d'énormes sommes d'argent vers des secteurs contrôlés par l'EI à Raqa et ailleurs", en référence au bastion du groupe jihadiste en Syrie.

Plusieurs personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête mais ne font pas l'objet d'une arrestation formelle, a indiqué cette source.

"Des informations sont en train d'être récoltées sur le montant qui a été transféré", a-t-elle ajouté.

La Sûreté générale libanaise a de son côté confirmé dans un communiqué avoir effectué des descentes à travers le pays et arrêté "des personnes de nationalité syrienne", sans préciser leur nombre.

Selon elle, les personnes arrêtées ont reconnu leur "appartenance à un réseau terroriste" et le transfert de fonds à des "groupes terroristes", sans identifier l'organisation qui en a bénéficié.

Des médias libanais ont rapporté qu'environ 20 millions de dollars (18,9 millions d'euros) avaient été transférés au groupe jihadiste, qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.

Mais la source judiciaire a parlé d'un chiffre "exagéré" tout en admettant que la somme était "énorme".

La banque centrale du Liban impose une règlementation stricte sur les institutions financières en vue d'empêcher le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, en fixant notamment un plafond au-delà duquel la somme à transférer à l'étranger doit faire l'objet de formalités supplémentaires.

La guerre qui fait rage en Syrie depuis près de six ans a eu d'importantes répercussions au Liban voisin, notamment sur les plans politique et sécuritaire.

Les forces de sécurité ont arrêté à plusieurs reprises des personnes soupçonnées d'être des membres de l'EI, notamment en février quand deux hommes avaient été accusés de planifier un attentat à Beyrouth.

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