L'inaction du Conseil de sécurité de l'ONU est une honte, a affirmé jeudi à Genève l'ex-procureure Carla Del Ponte. Elle a dénoncé l'impunité totale en Syrie et exprimé sa frustration.
"Ma frustration est énorme", a confié à la presse la Tessinoise lors de la présentation du dixième rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie. "Des crimes sont commis chaque jour, mais si le Conseil de sécurité n'agit pas, nous n'avons pas de solution", a-t-elle dit.
"La justice pourrait être un premier pas important, mais en Syrie il règne une totale impunité", a poursuivi l'ex-procureure des tribunaux internationaux sur l'ex-Yougoslavie et le Rwanda. "Cette impunité est une honte pour la communauté internationale", s'est-elle exclamée.
Lors de la guerre en Bosnie (1992-1995) et du génocide au Rwanda (1994), des tribunaux ont été créés rapidement pour juger les responsables, a-t-elle rappelé. "Pour la Syrie, rien. Le Conseil de sécurité est bloqué. C'est inacceptable", a affirmé Carla Del Ponte.
La commission d'enquête a demandé à plusieurs reprises que le Conseil de sécurité de l'ONU saisisse la Cour pénale internationale (CPI) ou un tribunal ad hoc de la situation en Syrie, en vain depuis quatre ans. Fidèle au président Bachar al-Assad, la Russie a menacé d'opposer son veto à toute tentative.
Mme Del Ponte a confié par ailleurs qu'elle est toujours prête à se rendre à Damas. Elle est en contact régulier avec l'ambassadeur de Syrie à l'ONU à Genève, mais Damas n'a pas donné son feu vert à sa visite.
"Ce serait positif si Damas nous autorisait à entrer dans le pays pour enquêter sur les allégations d'armes chimiques", a précisé la Tessinoise.
Dans son rapport qui sera présenté le 21 septembre au Conseil des droits de l'homme, la commission dénonce la litanie des horreurs qui continue en Syrie dans l'indifférence générale. Tous les belligérants ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'hu
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