Dénonçant l'indifférence de la communauté internationale sur la Syrie, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé jeudi que des mesures d'urgence soient prises pour lever les sièges dont souffrent les civils. Il a aussi exigé la fin de l'utilisation de barils d'explosifs.
"Ce conflit est devenu 'business as usual'", déclare M. Ban dans un rapport adressé au Conseil de sécurité. Dans ce rapport consulté par l'AFP, le secrétaire général de l'ONU énumère cinq actions prioritaires, dont la levée des sièges dans lesquels 212'000 civils sont bloqués, la garantie d'un accès à une assistance médicale et la reconstruction du système éducatif.
Il a également demandé aux 15 membres du Conseil d'aborder la question des attaques aux barils d'explosifs menées sur les civils et de mettre fin à l'emploi du siège comme une arme de guerre. Ce rapport sur la Syrie est le douzième adressé au Conseil de sécurité, profondément divisé sur la guerre qui a fait plus de 210'000 morts et 12 millions de déplacés.
Ban Ki-moon fait état d'une intensification importante des violences et des attaques des forces gouvernementales au mois de janvier à Damas, dans ses alentours et dans la Ghouta orientale, une région située à l'est de la capitale. Les forces du pouvoir syrien ont mené des bombardements aériens, y compris en larguant des barils d'explosifs, dans la Ghouta orientale et utilisé des missiles sol-sol, ajoute le rapport.
Dans une interview à la BBC ce mois-ci, le président syrien Bachar al-Assad a réfuté les accusations d'utilisation de barils d'explosifs par les forces gouvernementales. "Je n'ai pas entendu dire que l'armée utilise des barils, ou des marmites", a-t-il dit en riant. "Nous avons des bombes, des missiles et des balles".
M. Assad a aussi nié que ses forces ciblent délibérément des civils. "Quand vous tirez, vous visez des terroristes dans le but de protéger des civils", a-t-il dit. 185'500 personnes sont assiégées par les forces d'Assad à Darayya et Yarmouk, alors que des groupes rebelles armés empêchent 26'500 personnes d'avoir accès à la nourriture et aux services de base à Nabul et Zahra, selon le rapport de l'ONU.
M. Ban a également lancé un nouvel appel en faveur d'une solution politique. "Définir une solution politique implique des décisions difficiles et des compromis, où chacun doit mettre de côté ses conditions préalables afin que des pourparlers puissent être lancés", a-t-il déclaré. Le Conseil de sécurité doit se pencher sur la situation humanitaire en Syrie lors d'une réunion la semaine prochaine.
Commentaires
Loading comments ...