Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux réfugiés a à son tour mis en garde mercredi contre l'amalgame entre migrants et terrorisme. "Les réfugiés sont des victimes des terroristes et c'est très important de faire cette distinction", a lancé Antonio Guterres à Tokyo.
Les attentats du 13 novembre à Paris "n'ont pas été provoqués par le mouvement des réfugiés", a-t-il insisté. Il a souligné les racines européennes des djihadistes, alors que certains des auteurs des attentats de Paris sont soupçonnés de s'être mêlés aux réfugiés pour entrer en Europe.
Le Premier ministre français Manuel Valls a réclamé que l'Europe cesse d'accueillir des réfugiés en raison de la menace djihadiste, dans un entretien publié mercredi par un grand quotidien allemand.
M. Guterres a estimé que l'afflux "chaotique" de milliers de réfugiés via les Balkans a contribué à créer un "sentiment d'insécurité" en Europe.
Il a prôné un accueil et des contrôles davantage organisés aux frontières de l'UE, ainsi qu'une répartition plus équitable au sein des pays européens pour éviter "le déséquilibre que nous avons aujourd'hui", entre d'un côté l'Allemagne ou la Suède qui accueillent de nombreux migrants, de l'autre de nombreux pays d'Europe centrale et de l'Est très réticents à ouvrir leurs portes.
Plus de 800'000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de l'année, en majorité depuis le Moyen-Orient.
Le Portugais Antonio Guterres, à la tête du haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) depuis 2005, va passer le relais en fin d'année au diplomate italien Filippo Grandi. Il a mené les efforts de l'ONU pour aider 60 millions de personnes à travers le monde chassées de chez elles par les guerres et les persécutions.
Il s'agit, selon le HCR, du chiffre le plus haut de l'histoire, au-delà même des 50 millions de déplacés durant la Seconde guerre mondiale.
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