A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée jeudi à l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, Ban Ki-moon, a annoncé l'établissement d'une mission sanitaire d'urgence des Nations Unies pour stopper cette épidémie.
« Aucun gouvernement ne peut gérer cette crise tout seul. L'Organisation des Nations Unies ne peut pas le faire toute seule. Cette situation sans précédent nécessite des mesures sans précédent pour sauver des vies et garantir la sécurité », a dit M. Ban dans un discours devant les Etats membres du Conseil.
« Par conséquent, j'ai décidé d'établir une mission sanitaire d'urgence des Nations Unies, combinant la perspective stratégique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de solides moyens logistiques et opérationnels », a-t-il ajouté. « Cette mission internationale, qui s'appellera la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), aura cinq priorités : stopper l'épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir de nouvelles flambées épidémiques. »
Cette mission sera placée sous l'autorité d'un Représentant spécial du Secrétaire général, qui travaillera en coordination étroite avec les organisations régionales, telles que l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
« Notre objectif est d'avoir les premiers éléments de la Mission sur le terrain avant la fin du mois », a ajouté le Secrétaire général.
Ban Ki-moon a rappelé que l'épidémie est la plus importante que le monde ait connu. « Le nombre de cas double toutes les trois semaines. Il y aura bientôt plus de cas rien qu'au Libéria que dans les quarante ans de l'histoire de cette maladie », a-t-il souligné. « Dans les trois pays les plus touchés – la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone – la maladie détruit les systèmes de santé. »
Le Conseil de sécurité a adopté jeudi une résolution, à l'unanimité, dans laquelle il exhorte les Etats membres, en particulier de la région, et tous les acteurs compétents qui fournissent l'aide demandée, « de redoubler d'efforts en matière de sensibilisation du public ». Selon le Conseil, il faut notamment « contrer les informations erronées véhiculées au sujet du mode de transmission et de l'ampleur de l'épidémie et éviter d'alarmer inutilement les individus. »
Le Conseil de sécurité a également encouragé les gouvernements libérien, sierra-léonais et guinéen « à accélérer la mise sur pied de mécanismes nationaux qui permettent de diagnostiquer rapidement l'infection et d'isoler les cas suspects, d'offrir un traitement, de fournir des services médicaux efficaces aux secouristes, de mettre sur pied des campagnes d'éducation publique crédibles et transparentes et de renforcer les mesures de prévention et de préparation pour détecter les cas d'Ebola. »
Les membres du Conseil se sont inquiétés des effets préjudiciables que l'isolement a sur les pays touchés du fait des restrictions en matière de commerce et de déplacements qui leur ont été imposées et ont invité les Etats membres, y compris de la région, à lever ces restrictions.
Enfin, le Conseil de sécurité a engagé les Etats membres « à fournir une assistance et des ressources d'urgence, y compris des moyens médicaux à même d'être déployés, tels que des hôpitaux de campagne dotés de services d'experts, de personnel qualifié et de matériel suffisant, de services de laboratoire, de dispositifs de soutien logistique, et de transport et d'aide à la construction. »
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