Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé mardi les Etats membres à montrer leur détermination à mettre fin à la traite des êtres humains, à aider ses nombreuses victimes et à demander des comptes aux responsables de ces crimes.
« L'esclavage et d'autres abus flagrants des droits de l'homme n'ont pas leur place au XXIe siècle », a déclaré M. Guterres lors d'un débat public du Conseil de sécurité consacré à la traite des personnes dans les situations de conflits.
Les criminels et terroristes exploitent et perpétuent le chaos provoqué par les situations de conflit, a souligné le Secrétaire général. Pour financer leurs crimes, ceux-ci s'attaquent aux personnes les plus vulnérables avec une brutalité qui ne connaît pas de limites. « L'exploitation sexuelle, le travail forcé, les organes amputés et l'esclavage qui alimentent leur trafic sont les outils de leur commerce », a-t-il dit.
Des groupes terroristes tels que Daech, Boko Haram, Al-Shabaab et l'Armée de résistance du Seigneur obligent les femmes, les garçons et les filles à déshumaniser la servitude, a rappelé le chef de l'ONU, pour qui de tels actes constituent de graves violations des droits de l'homme et peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
« Ces derniers jours, nous avons tous été horrifiés par les images d'immigrés africains vendus comme des 'biens' en Libye », a rappelé M. Guterres. La vidéo choquante de la chaine de télévision CNN montrant la vente aux enchères de jeunes migrants montre que la traite de personnes aux fins d'esclavage est bien la tragique réalité, a pour sa part déploré Maria Grazia Giammarinaro, la Rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants.
« Il est de notre responsabilité collective d'arrêter ces crimes. Nous devons agir d'urgence pour protéger les droits de l'homme et la dignité des populations migrantes », a déclaré le Secrétaire général à l'adresse des Etats membres.
Le chef de l'ONU a ainsi appelé à traduire les auteurs de ces crimes en justice, à augmenter immédiatement l'aide humanitaire, à aider les autorités libyennes à renforcer leur propre capacité à protéger et à subvenir aux besoins des hommes, des femmes et des enfants vulnérables.
Mais M. Guterres a également rappelé aux Etats membres l'urgence de créer davantage de possibilités de migration régulière, de rétablir l'intégrité du régime de protection des réfugiés et d'accroître le nombre de réfugiés réinstallés dans le monde développé.
Selon le Rapport mondial sur la traite des personnes publié par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), un nombre croissant de victimes d'Iraq, de Syrie et de Somalie font leur apparition en Asie, en Europe et au Moyen-Orient.
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