Les rebelles sud-soudanais ont massacré plus de 350 civils, dont certains réfugiés dans une mosquée, un hôpital et une base de l'ONU, dans deux attaques en avril 2014, indique un rapport de l'ONU.
Ce rapport rédigé par la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), premier compte-rendu détaillé de ces tueries, observe qu'après plus de neuf mois, aucun des auteurs de ces tueries n'a été tenu responsable pour ces crimes de masse, perpétrés dans le cadre de la guerre civile émaillée d'atrocités qui dévaste le pays depuis décembre 2013.
Au cours d'une attaque le 15 avril contre la ville pétrolière de Bientu (nord), des hommes fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar, le chef rebelle, ont tué au moins 287 civils réfugiés dans une mosquée, parmi lesquels de nombreux marchands et leurs familles originaires de la région voisine du Darfour, au Soudan, peut-on lire dans le rapport de 33 pages.
Plus tard dans la même journée, 19 civils ont été tués dans l'hôpital de la ville.
Les rebelles ont également pris le contrôle d'une station de radio, d'où ils ont appelé les hommes à violer les femmes des tribus rivales et à bouter les autres groupes armés hors de la ville.
Les victimes ont été délibérément visées sur la base de leur ethnie, nationalité ou soutien présumé pour l'une ou l'autre partie au conflit, écrivent les enquêteurs de la Minuss.
Deux jours plus tard, le 17 avril, dans la ville de Bor (est), un groupe d'hommes s'est rendu sur une base de l'ONU où s'étaient réfugiés des dizaines de civils.
Ils sont entrés de force sur le site et se sont livrés à une tuerie, des pillages et enlèvements, poursuit le document. Au moins 47 personnes ont été tuées dans cette attaque, certainement planifiée à l'avance, ajoute la Minuss.
Les tueries à Bentiu et Bor sont deux des principaux massacres perpétrés au Soudan du Sud depuis le début de la guerre civile, qui a éclaté en décembre 2013.
Au total, dans ces deux attaques, au moins 353 civils ont été tués et quelque 250 autres blessés, toujours selon l'ONU.
Aucun bilan global n'existe cependant sur l'ensemble du conflit sud-soudanais.
L'International Crisis Group estime qu'au moins 50.000 personne sont trouvé la mort en un peu plus d'un an de conflit. Certains diplomates évoquent un bilan deux fois plus élevé.
Des dizaines de milliers de personnes sont sans doute aussi mortes de faim et de maladies.
Les combats au Soudan du Sud avaient éclaté le 15 décembre 2013, quand le président Salva Kiir avait accusé son ancien vice-président Riek Machar de fomenter un coup d'Etat.
Partis de la capitale Juba, les affrontements se sont très vite étendus à tout le pays et ont dégénéré en massacres inter-ethniques entre Dinka et Nuer, les tribus respectives des deux hommes.
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