Le Yémen est revenu sur sa décision d'expulser le représentant de l'ONU pour les droits de l'homme dans ce pays. L'exécutif yéménite avait informé jeudi l'ONU de sa décision de déclarer persona non grata George Abou al-Zulof, l'accusant de ne pas être "impartial".
Selon plusieurs diplomates, l'annulation de cette décision a été communiquée verbalement vendredi à l'ONU par le ministère yéménite des Affaires étrangères. Les Nations unies attendaient la confirmation officielle.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait vivement dénoncé jeudi cette décision et avait demandé au gouvernement de "reconsidérer sa position", affirmant avoir "toute confiance" en son représentant. Celui-ci est basé à Sanaa, la capitale qui est sous le contrôle des rebelles chiites houthis.
La décision d'expulsion était intervenue quelques jours après la publication d'un rapport par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU. Le texte accusait la coalition militaire arabe menée par Ryad, qui soutient le gouvernement contre les Houthis, d'avoir utilisé des bombes à sous-munitions dans la province de Hajjah, frontalière de l'Arabie saoudite.
L'ONU a enfoncé le clou vendredi en faisant état "d'informations inquiétantes" sur l'utilisation de telles armes dans des attaques le 6 janvier de la coalition arabe sur des zones résidentielles à Sanaa. M. Ban a averti qu'il pourrait s'agir d'un "crime de guerre".
Les bombes à sous-munitions, particulièrement meurtrières, sont interdites depuis 2008 par une convention internationale que l'Arabie saoudite et le Yémen n'ont pas signée.
Le Yémen est plongé dans une guerre civile qui a fait près de 6000 morts, dont 2800 civils, et a déclenché une grave crise humanitaire. Une coalition sous commandement saoudien intervient en soutien du gouvernement yéménite depuis mars 2015 pour repousser des rebelles chiites houthis, accusés de liens avec l'Iran, qui se sont emparés de vastes pans du pays.
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