Les besoins humanitaires de l'ONU sont dramatiquement sous-financés. Seulement 52% des appels lancés en 2014 sont couverts, a déclaré la secrétaire générale adjointe de l'ONU Valerie Amos. Pour l'an prochain, il faut 16,4 milliards pour aider 57 millions de personnes.
"Chaque année les besoins augmentent et le fossé avec les ressources disponibles se creuse", a déploré lors d'une conférence de presse à Genève Valerie Amos. "Les fonds disponibles ne suivent pas la hausse des besoins", lui a fait écho le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres.
L'an dernier, l'ONU avait demandé 12,9 milliards de dollars, un montant révisé à la hausse à 17,9 milliards dans le courant de l'année. Seulement le 52% de ce montant est financé, un écart plus important que l'année précédente (60%).
Le plus gros montant de l'appel de 16,4 milliards présenté au nom de 455 organisations humanitaires pour 2015 concerne la Syrie. Il faut 7,2 milliards pour aider 7,6 millions de déplacés en Syrie et 3,2 millions de réfugiés syriens dans les pays voisins.
Le financement des opérations liées à la crise en Syrie n'est couvert qu'à hauteur de 50%. La cheffe du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU Valerie Amos a précisé que le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu récolter in extremis près de 80 millions de dollars suite à l'appel public lancé mercredi dernier.
"Les besoins de 1,7 million de réfugiés sont maintenant couverts pendant le mois de décembre, mais nous ne pouvons pas avancer ainsi de mois en mois", a dit Mme Amos. Le PAM avait suspendu la distribution de bons alimentaires lundi dernier faute d'avoir les 64 millions nécessaires.
Pour le Soudan du Sud, l'ONU a chiffré à près de 2,6 milliards les besoins. Suivent parmi les principales opérations l'Irak (1,2 milliard), le Soudan (un milliard), la Somalie (862 millions), les territoires palestiniens (735 millions), la République démocratique du Congo (RDC, 692 millions), la République centrafricaine (613 millions). La réponse à l'Ebola n'est pas comprise dans cet appel.
Antonio Guterres a relevé que la situation est particulièrement grave dans le contexte de conflits oubliés. Les opérations dans les territoires palestiniens ne sont financées qu'à hauteur de 46%, dans le Sahel seulement à 44%. Pour la RDC, les fonds reçus ne représentent que 40% des besoins, ainsi que pour la Somalie.
La proportion tombe à 34% pour l'aide au Tchad, 32% pour le Cameroun, 32% pour le Burkina Faso, 27% Djibouti, 22% la République du Congo, 13% le Nigeria et même 0% sur les 35 millions demandés pour la Libye.
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