Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se rendra mardi dans la bande de Gaza pour sa première visite sur place depuis la guerre de cet été, a-t-il annoncé dimanche au Caire lors d'une conférence pour la reconstruction du territoire.
Sa visite dans le territoire sera précédée la veille par des entretiens avec le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah en Cisjordanie lundi matin; et des entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président Reuven Rivlin à Jérusalem lundi après-midi, ont indiqué les services officiels palestiniens et israéliens.
M. Ban se rendra dans les Territoires et en Israël en provenance du Caire où il aura participé dimanche à une conférence de donateurs en faveur de la bande de Gaza.
La communauté internationale était appelée à cette occasion à surmonter ses réticences vis-à-vis d'un territoire qui sort de sa troisième guerre en six ans, et à répondre à un appel à l'aide de quatre milliards de dollars de la part de l'Autorité palestinienne.
Je vais visiter Gaza mardi pour écouter directement les gens de Gaza, a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse au Caire en marge de la conférence des donateurs.
L'ONU est un acteur majeur du territoire à travers différentes agences.
M. Ban arrivera dans la bande de Gaza quelques jours seulement après le retour dans le territoire d'un gouvernement d'union palestinien censé mettre fin à de longues années de conflits intrapalestiniens et à la domination exclusive du mouvement islamiste radical Hamas. M. Ban s'est dit encouragé par ce retour, dans son discours au Caire.
Mais sa visite en Cisjordanie, en Israël et à Gaza aura lieu au moment où les perspectives de résolution du conflit israélo-palestinien semblent très sombres, malgré des décennies d'efforts et après l'échec d'une nouvelle initiative américaine en avril.
La situation de Gaza ne peut être résolue sans règlement global, a-t-il dit en appelant Israéliens et Palestiniens à reprendre les discussions de paix.
Ne perdons pas de vue les causes profondes des récentes hostilités: les contraintes imposées par une occupation (israélienne) de presque un demi-siècle, la dénégation persistante des droits des Palestiniens et l'absence de progrès tangibles des négociations de paix, a-t-il dit.
La paix passera par une levée complète du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, une sécurité garantie pour Israël et la coexistence de deux Etats israélien et palestinien, a encore dit M. Ban. Cela doit aussi signifier une démilitarisation de la bande de Gaza et l'interdiction des groupes armés comme le Hamas et de jihad islamique.
Avec les Israéliens, les entretiens se dérouleront dans un climat de tensions exacerbées par la dernière guerre.
Ban Ki-moon s'est indigné en termes très vifs cet été que trois écoles de l'ONU servant de refuges pour les déplacés aient été touchées par des frappes israéliennes qui ont fait des dizaines de morts. Israël a accusé les organisations onusiennes de ne pas dire toute la vérité sur l'utilisation par le Hamas de leurs infrastructures.
Le Premier ministre israélien a aussi accusé le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU de légitimer les organisations terroristes comme le Hamas, après l'annonce de la création d'une commission d'enquête sur la guerre.
L'ONU est par ailleurs le théâtre des efforts du président palestinien Mahmoud Abbas pour obtenir du Conseil de sécurité une résolution forçant la marche en avant vers une reconnaissance internationale de la Palestine.
En même temps, Israël coopère avec l'ONU: Israéliens et Palestiniens ont commencé à mettre en application avec l'ONU un mécanisme facilitant l'entrée de l'aide à la reconstruction dans la bande de Gaza.
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