Des dizaines de Casques bleus philippins stationnés sur le plateau du Golan se tiennent prêts au combat pour défendre leur position face aux rebelles syriens, tandis que des négociations étaient en cours pour la libération de 43 soldats fidjiens capturés dans la région, ont indiqué vendredi les autorités des pays concernés.
Soixante-quinze soldats philippins tiennent des postes fortifiés des Nations unies dans deux localités de cette région du Golan que se partagent Israéliens et Syriens, sous contrôle de l'ONU depuis 1974.
Les rebelles qui les bloquent depuis jeudi exigent qu'ils déposent leurs armes, a expliqué à Manille le colonel Roberto Ancan, responsable des opérations de maintien de la paix au sein de l'armée philippine.
Aucun coup de feu n'a été échangé mais les soldats philippins sont prêts au combat, a-t-il dit.
Nous pouvons faire usage de nos armes pour défendre les positions des Nations unies, a-t-il assuré. Nos soldats sont bien armés, ils sont bien entraînés (...), ce sont des soldats du maintien de la paix disciplinés, a ajouté l'officier.
Les soldats retenus occupent deux positions de la Force de l'ONU chargée de l'observation du désengagement (UNDOF) distantes de 4 kilomètres l'une de l'autre.
Les Nations unies avaient d'abord donné le chiffre de 81 soldats bloqués mais selon le colonel Ancan, ils sont 40 dans un poste, et 35 dans l'autre.
Le président philippin Benigno Aquino a qualifié de tendue la confrontation entre les Casques bleus et les rebelles. Pour le moment, nous ne devrions pas être inquiets. La situation semble stable, a-t-il cependant déclaré à la presse.
Manille avait annoncé samedi son intention de retirer du Golan son contingent de 331 soldats en octobre pour des raisons de sécurité.
Un groupe armé fort de 150 hommes a par ailleurs capturé 43 Casques bleus fidjiens près de Quneitra à la suite de violents combats entre l'armée syrienne et des groupes armés syriens d'opposition.
Des négociations étaient en cours vendredi pour obtenir leur libération, selon le Premier ministre des l'archipel, Vorege Bainimarama.
Les dernières informations dont nous disposons indiquent qu'ils sont en bonne condition et les négociations pour leur libération ont commencé, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ces hommes sont des soldats du maintien de la paix, pas des belligérants du conflit syrien, rien ne justifie leur détention, a ajouté le chef du gouvernement fidjien.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fermement condamné la détention des Casques bleus fidjiens et a réclamé la levée des restrictions contre les soldats philippins.
Dans une déclaration de condamnation, les 15 membres du Conseil de sécurité ont accusé des groupes désignés par le Conseil de sécurité comme terroristes et des membres de groupes armés non étatiques, sans être plus précis.
Le département d'Etat américain a désigné de son côté des groupes armés non étatiques, parmi lesquels le groupe terroriste Front al-Nosra, des islamistes radicaux qui se battent en Syrie sous la bannière du réseau Al-Qaïda.
Israël occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale. Environ 510 km2 restent sous contrôle syrien.
A deux reprises déjà, des membres de la Force de l'ONU, dont des Philippins, avaient été pris en otages par des opposants syriens armés dans cette région. L'ONU avait ensuite renforcé les positions et l'armement de ses Casques bleus.
L'UNDOF compte 1.223 hommes de six pays (Inde, Fidji, Philippines, Irlande, Pays-Bas, Népal). Son mandat vient d'être renouvelé pour six mois, jusqu'au 31 décembre 2014.
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