L'ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres maintenait son avance dans la course pour succéder en janvier prochain à Ban Ki-moon comme secrétaire général de l'ONU, selon des diplomates.
A l'issue d'un troisième tour de scrutin indicatif au Conseil de sécurité, onze des 15 pays membres ont encouragé M. Guterres, trois l'ont découragé --c'est-à-dire ont émis un vote défavorable (un de plus qu'au scrutin précédent--, et un était sans opinion.
C'est la troisième fois que M. Guterres, ancien Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés âgé de 67 ans, devance les nombreux candidats en lice, ce qui accroit ses chances de sélection.
Il devance assez nettement le chef de la diplomatie slovaque Miroslav Lajcak, qui a créé la surprise en remontant des profondeurs du classement, avec 9 voix pour, cinq contre et une sans opinion.
La patronne bulgare de l'Unesco Irina Bokova et l'ex-ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic sont troisièmes ex-aequo (7/5/3).
Des diplomates notent que la dynamique en faveur de M. Guterres constatée lors des deux précédents scrutins s'est confirmée.
Guterres reste largement en tête de liste, a déclaré un diplomate du Conseil, qui souligne que les résultats tendent à se stabiliser.
Susana Malcorra, ministre des Affaires étrangères argentine, est cinquième avec un léger recul (7/7/1), suivie de Srgjan Kerim, ex-chef de la diplomatie de Macédoine (6/7/2), et de l'ex-Première ministre néo-zélandaise Helen Clark (6/8/1).
L'ancien président slovène Danilo Turk recule encore, à la huitième place. En queue de peloton, on trouve l'ancienne ministre des Affaires étrangères de Moldavie Natalia Gherman et la Costaricaine Christiana Figueres, ancienne négociatrice de l'ONU pour le climat.
Le nom du successeur de Ban Ki-moon devrait être connu en octobre après d'autres tours de scrutin, toujours à bulletins secrets. L'Assemblée générale entérinera ensuite ce choix et il ou elle prendra ses fonctions en janvier.
Une tradition non écrite voudrait que le poste revienne à l'Europe de l'Est, seule région à ne pas encore avoir eu de secrétaire général. L'idée qu'une femme puisse diriger l'ONU, après huit hommes depuis la création de l'organisation, fait aussi son chemin. Mais l'importance de ces deux critères a fluctué au fil des scrutins.
Les candidats étaient douze au départ et sont désormais dix: cinq hommes et cinq femmes, dont six viennent d'Europe de l'Est.
L'ex-ministre des Affaires étrangères croate Vesna Pusic et Igor Luksic, ancien Premier ministre du Montenegro, ont jeté l'éponge.
Des diplomates s'attendent à ce que les candidats les plus mal placés en tirent les conséquences.
S'ils sont loin du compte, je les encouragerais à suivre l'exemple de Mme Pusic et de M. Luksic et à se retirer, a déclaré à la presse l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft.
Le vote se déroule à bulletins secrets et les résultats ne sont pas annoncés officiellement mais communiqués à chaque candidat. Les ambassadeurs cochent les cases avec le même type de stylo pour éviter toute identification et les bulletins sont détruits chaque vote. Mais ce luxe de précautions n'empêche pas les fuites.
Au final, la nomination se joue entre les cinq grandes puissances membres du Conseil (Etats-Unis, Royaume-uni, France, Chine, Russie) qui ont un droit de veto et peuvent bloquer un candidat.
Le prochain secrétaire général devra rassembler sur son nom au moins neuf votes positifs et n'être barré par aucun des cinq Grands.
L'actuel secrétaire général Ban Ki-moon quitte son poste à la fin de l'année, après deux mandats de cinq ans.
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