C'est une réunion hors norme à la mesure d'un enjeu colossal: plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement lancent lundi près de Paris la 21e conférence climatique de l'ONU, censée accoucher d'un accord historique contre un réchauffement planétaire aux conséquences de plus en plus inquiétantes.
Dans le parc d'expositions du Bourget (nord de Paris), transformé en forteresse après les attentats jihadistes du 13 novembre, l'Américain Barack Obama, le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine, l'Indien Narendra Modi, le Togolais Faure Gnassingbé et leurs homologues du monde entier seront accueillis par le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, protégés par 2.800 policiers et militaires sur le qui-vive.
Une minute de silence sera observée, à l'ouverture de la cérémonie vers 10H00 GMT (11H00 locales), à la mémoire des victimes des attentats de Paris, qui ont fait 130 morts, des jeunes gens pour beaucoup.
Objectif de ces deux semaines: trouver le tout premier accord engageant l'ensemble de la communauté internationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement global à +2°C par rapport au niveau d'avant l'ère industrielle.
Le constat est établi: le monde se réchauffe, sous l'effet des émissions issues de la combustion des énergies fossiles, mais aussi des modes de production agricole et d'une déforestation chaque année plus intense.
Du Pakistan aux îles du Pacifique, de la Californie aux vignobles du Bordelais en France, le climat déréglé bouleverse des régions entières: sécheresses, côtes grignotées par la mer, récifs coralliens rongés par l'acidification des océans...
Au-delà de +2°C, les scientifiques redoutent un emballement créant un monde toujours plus hostile: cyclones à répétition, chute des rendements agricoles, submersion de territoires de New York (Etats-Unis) à Bombay (Inde)...
En vue de la conférence de Paris, 183 pays (sur 195) ont publié des plans de réduction de leurs émissions, une participation inespérée qui met cependant encore le monde sur une trajectoire de +3°C.
Le sommet vise à donner une impulsion politique à un processus de négociations qui reste difficile et incertain, tant cette question touche aux fondements des économies et du développement.
Alors que les concentration de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau record en 2014, les négociations s'annoncent ardues.
Tous les pays ont leurs lignes rouges qu'ils ne voudront pas franchir, les pays du Sud par exemple appelant le Nord, responsable historique du réchauffement, à honorer ses promesses financières.
Le Togo, membre du groupe des pays les moins avancés (PMA), n’est tenu à aucune obligation en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Toutefois, le pays participe volontairement aux efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques ; c’est son intérêt car son économie toute entière est vulnérable à la sécheresse et aux violentes précipitations.
Le gouvernement a érigé en priorité les changements climatiques. Il s’est fixé entre autres comme objectif de reboiser 5 000 hectares par an, de poursuivre les efforts d'utilisation des énergies renouvelables et de renforcer la lutte contre l'érosion côtière.
Au Bourget, le président Faure Gnassingbé plaidera la cause du Togo pour bénéficier des différents Fonds sur le climat, notamment le Fonds vert qui permet de financer aussi bien les projets d’adaptation que d’atténuation.
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