L'envoyé spécial de l'ONU dans les Grands-Lacs, Saïd Djinnit, a abandonné son rôle de médiateur dans le dialogue gouvernement-opposition au Burundi, visant à sortir le pays de la crise née de la contestation contre un nouveau mandat du président Pierre Nkurunziza, a annoncé jeudi un porte-parole de l'ONU.
Saïd Djinnit, dont les opposants à un nouveau mandat de M. Nkurunziza avaient demandé le remplacement, a renoncé à son rôle de médiateur dans la crise burundaise, a déclaré un porte-parole de la Mission électorale des Nations unies au Burundi, Vladimir Monteiro, précisant que l'intéressé restait l'envoyé spécial de l'ONU dans les Grands-Lacs.
Il a quitté hier (mercredi) Bujumbura pour le Sommet (de l'Union africaine) en Afrique du Sud (...) mais il pourra revenir à Bujumbura en tant qu'envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs.
M. Monteiro a indiqué ne pas avoir d'information dans l'immédiat sur un éventuel successeur à M. Djinnit dans la médiation à la crise burundaise.
Début juin, l'opposition et la société civile qui animent le mouvement de contestation qui agite le Burundi depuis le 26 avril avaient demandé au secrétaire-général de l'ONU la nomination d'un nouveau médiateur.
Elles avaient mis en doute l'impartialité de M. Djinnit, l'accusant notamment d'être favorable à un nouveau mandat de M. Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, que ses adversaires jugent inconstitutionnel.
Dans un communiqué, M. Djinnit remercie l'ensemble des parties prenantes burundaises pour le mandat de facilitateur qu'elles lui ont confié et prend acte de la position exprimée, il y a quelques jours, sur son rôle de facilitateur par des représentants de certaines parties.
Il rappelle que tout au long du dialogue, les parties burundaises ont maintenu leurs positions divergentes sur la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat tout en se félicitant des avancées sur d'autres questions.
Ces négociations initiées début mai entre le camp présidentiel, d'un côté, et l'opposition et la société civile de l'autre, sont jusqu'ici restées dans l'impasse, butant notamment sur l'arrêt des manifestations anti-Nkurunziza et le retrait de la candidature du chef de l'État à la présidentielle.
Le président Nkurunziza a établi par décret mercredi un nouveau calendrier électoral fixant au 29 juin élections législatives et communales et au 15 juillet la présidentielle. Ce calendrier a été rejeté par l'opposition et la société civile, qui ont dénoncé une décision unilatérale et un passage en force réalisé sans qu'elles aient été consultées.
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