Tunisie : probable second tour

23/11/2014
Tunisie : probable second tour

Béji Caïd Essebsi

Le chef du parti Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, 87 ans, est arrivé en tête de la présidentielle dimanche mais un deuxième tour sera probablement nécessaire, a déclaré son directeur de campagne tandis qu'un sondage place le président sortant en seconde position.

Béji Caïd Essebsi, selon les premières estimations, est le premier de la course et avec un écart important, a déclaré à la presse Mohsen Marzouk, jugeant que son candidat était pas très loin des 50%.

Il est probable qu'il y aura un second tour, a-t-il dit.

Malgré l'interdiction de leurs publications, la télévision d'Etat tunisienne a annoncé un premier sondage réalisé à la sortie des urnes par l'institut 3C plaçant M. Essebsi (47,8%) loin devant le président sortant, Moncef Marzouki (26,9%).

L'instance électorale (ISIE) a jusqu'au 26 novembre pour annoncer les résultats et la tenue d'un deuxième tour fin décembre si aucun candidat n'obtient de majorité absolue.

M. Marzouki, qui est à la tête de l'Etat depuis fin 2011, a été élu par l'Assemblée constituante à la faveur d'un accord de coalition avec les islamistes d'Ennahda. Ces derniers, deuxièmes des législatives, n'ont pas soutenu de candidat dimanche.

Les autorités ont elles insisté sur le caractère historique de cette première présidentielle libre de l'historie de la Tunisie indépendante, les précédents présidents, Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de 2011, ayant usé du plébiscite ou de falsifications pour se faire réélire avec des scores dépassant les 90% des voix.

M. Marzouki s'est efforcé de se poser en candidat naturel de la révolution, par opposition à M. Caïd Essebsi qui a servi comme ministre sous Bourguiba et présidé brièvement le Parlement de Ben Ali.

Le chef de Nidaa Tounès a fait campagne sur la nécessité de renforcer l'Etat et son prestige, la Tunisie ayant vécu une transition mouvementée marquée par les assassinats de deux opposants à Ennahda, l'essor de groupes jihadistes et des problèmes socio-économiques structurels.

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