Les autorités nigériennes ont ordonné la fermeture des locaux à Niamey du plus important opérateur de télécoms du pays, Airtel Niger, pour "non-paiement d'impôts", ont annoncé samedi des agents de la compagnie et des médias locaux.
"Les impôts sont venus poser des scellés à notre siège et nous étions obligés de quitter les lieux", a affirmé une employée d'Airtel.
"Plusieurs agences" d'Airtel, filiale du groupe indien Bharti, ont été "fermées" par le fisc, qui sanctionné (la compagnie) par un redressement fiscal de 62 milliards FCFA (94 millions d'euros). Airtel "avait jusqu'à hier (vendredi) pour verser les 10 milliards FCFA (15 millions d'euros) représentant les 15 % (de l'amende) exigés par la loi avant d'entamer des négociations", selon le journal nigérien en ligne Tamtam info News.
Il n'a pas été possible dans l'immédiat d'obtenir une réaction de la direction d'Airtel ou un commentaire du fisc.
Présente au Niger depuis 2001, Airtel (racheté en 2010 par Bharti) détient plus de 51% du marché, avec près de 4 millions d'abonnés, selon l'Autorité publique de régulation des télécommunications et de la poste (ARTP).
"Economiquement, Airtel contribue à l'essor national du Niger avec plus de 200 emplois directs et près de 50.000 emplois indirects", selon son site internet.
D'après des médias nigériens, les quatre opérateurs de téléphonie exerçant au Niger sont affectés par ces redressements fiscaux : Orange Niger, Airtel Niger, Niger Télécoms (public) et Moov Niger, une filiale de Maroc Télécoms.
Les quatre compagnies se partagent les 7,7 millions d'abonnés aux services de téléphonie mobile, pour une population de 19 millions d'habitants.
Le 30 novembre, des locaux d'Orange Niger à Niamey ont été fermés par le fisc, qui lui réclame 22 milliards de francs CFA (33 millions d'euros) de redressement fiscal.
"Orange Niger, ainsi que tous les opérateurs concernés par ces redressements, conteste cette décision et a formulé un recours pour lui permettre de défendre ses intérêts en toute sérénité", avait expliqué Orange dans un communiqué.
Selon un rapport du Parlement nigérien les "redressements fiscaux importants" sont consécutifs à "des contrôles qui ont permis de détecter des manquements" dans les activités de ces sociétés.
Niamey est engagée dans une vaste campagne de recouvrement d'impôts pour améliorer ses recettes, dont une bonne partie sert à financer la lutte contre le terrorisme.
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